À Buenos Aires le printemps déjà bien avancé est synonyme de fin de la saison de foot et dans les cafés on préfère parler pronostics sur qui va gagner le championnat et sur les transferts de joueurs plus que de politique. Dans les rues, il y a peu d'affiches électorales car le gros de la campagne, en particulier celle de l'extrême-droite miléiste, se déroule surtout dans les réseaux sociaux.
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L'autre grand sujet de conversation est l'envolée pré-électorale du dollar, synonyme de retour de l'inflation. J'ai changé ce matin quelques euros au taux de 1740 pesos (il y a 6 mois on changeait à environ 1350 pesos).
Milei cherche à mobiliser les réflexes antipéronistes de la Droite, alors que ses opposants mettent en avant les dégâts sociaux et la récession créés par sa politique de la tronçonneuse et aussi les affaires de corruption et de liens avec le narcotrafic qui accablent le miléisme: dernier scandale en date, on a découvert que la tête de liste miléiste dans la province de Rio Negro Lorena Villaverde est interdite de séjour aux USA après y avoir été condamnée pour trafic de cocaïne, ce qui a obligé Milei â renoncer à un meeting de soutien.
Mon pronostic est que les kirchnéristes vont gagner dans la province de Buenos Aires mais que presque partout ailleurs le gain de l'élection se jouera entre les miléistes et le péronisme de Droite.
Milei qui ne dispose actuellement que de 27 députés sortira de ces élections inévitablement renforcé quantitativement à la Chambre des députés mais il sera considérablement affaibli politiquement par sa dépendance au bon vouloir de Trump et du FMI.