La coalition Syriza s'auto-définit comme "Rhizospastikes" (c'est le "Ri" central de son acronyme) racine (c'est le cas de le dire !) que l'on retrouve en français dans "rhizome". Le second élément de l'adjectif renvoie au vieux verbe "passô" qui veut dire (se) répandre.
Il me semble effectivement que le sens profond de Syriza renvoie au fait de s'être rapidement implanté dans toute la société. Alors que les partis de la gauche sociale-libérale européenne ne sont plus que des appareillages hydroponiques au service du capitalisme financier mondialement déréglementé, Syriza leur renvoie l'image de ce qu'ils ont perdu: cet enracinement de masse dans les réseaux syndicaux, associatifs et de culture populaire qui faisait la richesse de la tradition sociale-démocrate.
Que les énarques et autres apparatchiks hydroponiques de la "gauche de gouvernement" (sic) qualifient Syriza de "parti d'extrême-gauche" est dans la logique de leurs propres dérives et il convient de le considérer comme un hommage du vice à la vertu.
La seule radicalité de Syriza est de redonner au peuple grec le goût de l'action politique, et c'est déjà beaucoup, car l'idée que les peuples aient réellement leur mot à dire dans la conduite des affaires est de nouveau une idée neuve en Europe.