Pendant son discours inaugural, elle a rappelé les multiples sévices que les arts les lettres et les sciences ont subi de la part du nouveau président : la suppression de fait du programme SUR d'aide à la traduction d'auteurs argentins que j'ai évoquée dans un précédent billet, la fermeture de l' INCAA Institut National du Cinéma ayant le même rôle (et les mêmes travers de copinage) que le CNC français, coupes budgétaires drastiques menaçant à échéance de deux mois la continuité du fonctionnement des universités publiques et qui ont mis 800 000 manifestants dans les rues mardi dernier dans toutes les principales villes du pays, menace de remise en cause de la loi (inspirée de la loi Lang) ayant instauré le prix unique du livre etc.
Milei avait en plus le toupet de vouloir s'inviter à la journée de clôture de la Foire du Livre pour y assurer la promotion de son dernier ouvrage.
Reprenant le leitmotiv gouvernemental du "No hay plata" (il n'y a pas d'argent) elle a expliqué ironiquement qu'il n'y avait pas de budget prévu pour assurer la sécurité de Milei s'il venait sur place...
Comme toutes les grandes gueules, Milei n'a en réalité pas beaucoup de courage physique (en plus d'une paranoïa certaine quant à sa sécurité personnelle) et il est probable qu'il se dégonfle, à moins que Bullrich, qui est l'équivalent local de Castaner et Darmanin (disons même de Marcellin et Pasqua pour les plus âgés de nos lecteurs) ne mobilise une horde de ses Robocops matraqueurs et éborgneurs (la semaine dernière, un journaliste qui couvrait une manifestation a été éborgné par une balle en caoutchouc) pour l'entourer.