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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 27 juillet 2017

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Argentine: la diversion De Vido

Comme prévisible (et prévu dans mon précédent billet) la session parlementaire consacrée à tenter d'expulser De Vido de son poste de député n'a pas obtenu le résultat positif appelé de ses voeux par le gouvernement, mais ce numéro de cirque médiatique a néanmoins atteint son objectif tactique.

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La plupart des péronistes du FPV (Frente Para la Victoria) ont voté contre par solidarité clanique, ainsi que les élus de gauche qui ont de leur côté mis en avant une raison de principe: le respect de la séparation des pouvoirs législatif et judiciaire.

En organisant à grand renfort de battage médiatique ce vote visant à exclure De Vido de la chambre des Députés alors qu'aucune peine n'a encore été prononcée à son encontre, le gouvernement néo-libéral et ses alliés-adversaires du Front "Rénovateur" ont démontré le peu de cas qu'ils font d'un principe de base de la démocratie parlementaire.

Comme je l'ai expliqué maintes fois, De Vido est très certainement une fripouille, mais tant qu'il n'a pas été condamné par la justice, il doit formellement bénéficier de la présomption d'innocence, et surtout, comme l'a rappelé le vieux cinéaste gaucho-péroniste Pino Solanas (qui pourtant n'a pas manqué dans le passé de mettre nommément et publiquement en cause De Vido à propos de diverses occurrences de malversation et/ou trafic d'influence), la chambre des députés n'a pas à se substituer au pouvoir judiciaire et doit se contenter de lever l'immunité de ses membres mis en cause dans diverses affaires afin de permettre aux diverses procédures pénales les concernant de suivre leur cours.

En réalité, le vote en question, animé par les habituelles outrances langagières d'Elisa Carrio et autres bouffons du roi Macri, n'avait aucune chance d'aboutir: la majorité requise des deux tiers était inatteignable, malgré toutes les pressions déployées ces derniers jours sur les députés tant directement qu'à travers les gouverneurs de leurs provinces respectives.

L'objectif était en réalité tout autre: dévier momentanément l'attention du public de l'inflation, du chômage, de l'endettement et de l'irrésistible montée du dollar, et replacer le thème de la (bien réelle) corruption kirchnériste au coeur de la campagne des primaires. Avec le complaisante  soutien des médias dominants, cet objectif a été atteint, fût-ce temporairement.

Mais si le gouvernement Macri se veut tellement soucieux de l'honorabilité des parlementaires, pourquoi n'a-t-il pas cherché avec la même énergie et la même détermination à expulser du Sénat l'ex-président Carlos Menem qui a quant à lui été bel et bien condamné par la justice dans une affaire de trafic d'armes (enfreignant l'embargo des Nations Unies au moment de la guerre civile en ex-Yougoslavie) ?

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