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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 28 février 2014

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Ukraine, Crimée: d'un coup d'Etat l'autre

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Il est assez amusant d'entendre les bonnes âmes occidentales pousser des cris d'orfraie suite à l'occupation par des groupes armés non identifiés, mais parlant russe et donc probablement constitués de Russes criméens (y compris des militaires en retraite qui ne manquent pas dans la région) peut-être encadrés et renforcés par des Russes sortis de la base de Sébastopol.

L'occupation de quelques sites stratégiques (Parlement, aéroports...) relève de la "technique du coup d'Etat" (cf. Malaparte) et n'est à ce stade qu'une réponse du berger à la bergère: c'est le pendant criméen (et bénéficiant du même large appui populaire, mais à positions renversées) des opérations menées en vue de leur prise de pouvoir par les nationalistes ukrainiens dans le reste de l'Ukraine.

Cette opération va permettre à Poutine d'avoir davantage de cartes en main pour de futures négociations sur le statut de la Crimée et la durée du bail de la base navale russe à Sébastopol (car comme je le rappelais dans un précédent billet, la très probable remise en cause du rabais consenti par les Russes sur le prix du gaz vendu à l'Ukraine aura pour contrepartie un retour au traité de 1997 concernant Sébastopol, soit un raccourcissement brutal de l'horizon à 2017).

Je continue de penser que l'objectif de Poutine (d'où le silence qu'il maintient dans l'actuelle phrase préliminaire de réaménagement du rapport de force avec le nouveau gouvernement ukrainien) n'est pas réellement d'annexer la Crimée mais d'obtenir des garanties pour la minorité d'origine russe en Ukraine (et localement majoritaire en Crimée) d'une part, et surtout pour les banques et entreprises russes, d'autre part.

Vu l'état présent des finances et de l'économie ukrainiennes, il a de quoi s'inquiéter... surtout si les remèdes sont fournis par le FMI, qui ressemble un peu trop à ces médecins de Molière dont les patients mouraient guéris.

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