Cette semaine, l'Argentine a déboursé la totalité des sommes dues à échéance de fin juin aux débiteurs restructurés (pour un montant de 500 millions de dollars).
Cette opération présente pour le gouvernement argentin trois avantages tactiques:
- démontrer sa bonne volonté envers ceux qui ont antérieurement accepté de renégocier leur dette (rappelons au passage que la prime de risque constituée par des taux d'intérêts élevés sert théoriquement à couvrir l'éventualité d'un défaut partiel ou total du débiteur: par exemple les bons en dollars émis sous la présidence Kirchner à échéance 2015 sont à un taux de 15% et ont été en bonne partie achetés par le Vénézuela qui a fait une excellente affaire, de même qu'un certain nombre de spéculateurs argentins qui s'en étaient portés acquéreurs sous couvert d'élan patriotique...)
- rassurer les débiteurs restructurés et s'assurer leur soutien politique (car leur capacité de lobbying n'est pas négligeable) face aux prétentions des vautours;
- mettre le juge Griesa en face de ses contradictions: s'il décidait d'ordonner la saisie de ces fonds pour les destiner au remboursement des vautours, il instituerait de facto un traitement préférentiel des vautours par rapport aux autres débiteurs...
Pour l'instant Griesa a décidé de ne rien décider: il a demandé que Bank of America (la banque chargée de distribuer les paiements argentins vers les débiteurs concernés) bloque temporairement ces fonds mais sans aller jusqu'à lancer un embargo formel, en se retranchant derrière le délai du 30 juillet fixé pour la négociation qu'il a exigée entre le gouvernement argentin et les vautours.
Bref, la partie est loin d'être terminée...