Et la température sociale n'est pas en reste: l'ATE (Association des Travailleurs de l'État) est en grève pour protester contre les dernières mesures annoncées par Milei concernant le passage à la tronçonneuse de divers organismes d'État dont certains sont cruciaux pour l'exercice des fonctions régaliennes de l'État comme la Casa de Moneda et l'AFIP (un équivalent local de notre DG des Impôts également chargé des contrôles douaniers: prévoir deux à trois heures d'attente pour passer les contrôles à l'embarquement de l'aéroport d'Ezeiza.
Demain ce sont les universités et travailleurs du secteur des transports, toutes modalités confondues qui seront en grève. Le syndicat autonome des bus du Grand Buenos Aires (un syndicat corporatif "apolitique" qu'on peut grosso modo comparer aux autonomes de la RATP) ne s'associera pas à la grève générale de la CGT et des CTA qu'il juge trop politique, mais il fera sa propre grève catégorielle de revendication salariale le lendemain jeudi, et l'on prévoit que les deux tiers des lignes de bus ne fonctionneront pas ce jour--là.
Une nouvelle journée nationale de protestation des universitaires est d'ores et déjà prévue le 12 novembre.
Malgré les très prématurés cris de victoire sur l'inflation de Milei, le pays continue de s'enfoncer dans la crise, et je ne serais pas surpris que d'ici quelques semaines les classes moyennes portègnes étranglées par le poids grandissant de leurs dépenses contraintes ne sortent de leur apathie pour s'adonner à quelques concerts de casseroles.