Comme l'été dernier en Syrie, Poutine est en train d'aider Obama à sauver la face: les rodomontades prématurées de nos zozocrates européens (Ashton, Van Rompuy, Fabius, BHL etc.) ayant été calmement laissées en plan par les Américains, il restait à trouver une solution raisonnable.
On commence donc à parler de "fédéralisation" et de "décentralisation" de l'Ukraine ce qui permettrait d'isoler les excités et d'avancer vers une organisation pragmatique et authentiquement progressive (à défaut d'être progressiste) de l'Etat ukrainien (qui n'a jamais vraiment existé, et c'est d'ailleurs une partie du problème) dans le respect de toutes les minorités et des intérêts économiques de toutes les régions.
Personne n'ayant vraiment envie de se coltiner l'Ukraine financièrement parlant, et vu la saignée mise en place par les Diafoirus du FMI (et justement dénoncée par Martine Orange, une des trop rares éditorialistes de Médiapart qui ne perd pas tous ses repères intellectuels lorsqu'il s'agit de la Russie et de l'Ukraine) les prochaines élections présidentielles (si elles ont lieu) risquent d'être houleuses et indécises, d'autant plus que dans une présidentielle, il y en a un qui gagne et tous les autres qui perdent. C'est la plus clivante de toutes les élections, et pas vraiment ce dont l'Ukraine a besoin en ce moment pour sauvegarder son unité.
Il faudrait envisager de remplacer (ou de coupler) la présidentielle avec un renouvellement du Parlement lui donnant un mandat d'Assemblée Constituante.
Le nouveau poulain de l'Occident est Porochenko, qui est un oligarque étiqueté pro-Maïdan mais acceptable par Poutine (ce brave milliardaire a été ministre des Finances de Yanoukovitch...)
Klitchko a jeté l'éponge, Timochenko n'a aucune chance, les ultras de Pravyi Sektor vont être marginalisés (voire liquidés physiquement comme Muzitchko)... Le paysage commence à s'éclaircir.