La canicule qui règne ces jours-ci à Buenos Aires, combinée avec l'incurie de la planification nationale (malgré les critiques qui surgissent de toutes parts, y compris au sein du gouvernement, le ministre de la planification depuis dix ans, le très incompétent Julio de Vido, demeure inamovible car il a depuis des années trempé dans la plupart des combines financières du clan Kirchner) et des oligopoles privés Edenor et Edesud, et aussi l'irresponsabilité énergétique des Argentins (une passion immodérée pour la climatisation à l'américaine alimentée par les subventions étatiques au kWh) provoque de nombreuses coupures d'électricité et la grogne monte dans tous les quartiers.
Le maire de Buenos Aires, le très paresseux et dilettante Mauricio Macri, est même rentré précipitamment de vacances avant-hier... c'est dire si la situation est grave !
Quelques petites mesures de base qui auraient dû être prises spontanément depuis déjà deux semaines pour limiter la consommation électrique (réduction de l'éclairage des monuments, extinction des publicités lumineuses et des vitrines commerciales etc.) viennent d'être adoptées.
Une incitation à installer des groupes électrogènes dans tous les nouveaux immeubles m'a rappelé un de mes séjours au Nigéria il y a une douzaine d'années: là-bas, l'incurie et la corruption généralisée ont fait surnommer la Nigerian Electric Power Agency (la NEPA, qui est l'EDF locale) Never Expect Power Again... On m'avait expliqué que les importateurs de groupes électrogènes y soudoyaient les employés de la NEPA pour orchestrer des pannes récurrentes du réseau...
Vu le fonctionnement habituel de l'Argentine, je m'attends donc à une évolution à la nigériane.