Lors du vote annuel demandant rituellement la levée de l'embargo étatsunien contre Cuba, 187 pays, dont l'Argentine et tous les autres pays latino-américains, ont voté en faveur de cette résolution, considérée ici comme une affaire de routine (c'était la 32ème fois que l'Argentine votait ainsi).
Cette quasi-unanimité (seuls les USA et leur principale succursale géopolitique proche-orientale Israël ont voté contre) s'explique par le fait que même les pays les plus hostiles au régime cubain considèrent que l'entêtement des USA à maintenir cet embargo est contre-productif et que favoriser la réinsertion économique de Cuba dans son environnement proche serait plus efficace à terme pour faire évoluer voire destabiliser le régime. C'est le poids du lobby anticastriste en Floride et à Washington qui empêche toute évolution.
Milei a explosé de fureur en découvrant ce vote contredisant sa politique d'alignement inconditionnel sur les USA et Israël (on peut supposer qu'en l'absence de consignes explicites du fait de la gestion chaotique et de l'amateurisme de Mondino les diplomates argentins ont tout simplement voté comme d'habitude afin aussi de préserver leurs soutiens dans le "Sud Global" dans le cadre du conflit qui les oppose de longue date aux Anglais sur la souveraineté des Malouines).
La très incompétente Mondino a donc été virée en un tournemain et nul ne la regrettera à la chancellerie. Cette riche héritière d'une dynastie de banquiers de Cordoba sans aucune compétence en "affaires qui lui sont étrangères" (formule qui fit florès au Quai d'Orsay à l'époque de Douste-Blazy) ne devait son poste qu'à sa copieuse participation au financement de la campagne électorale de Milei et elle se trouvait en butte depuis des mois à l'hostilité des deux conseillers les plus influents de Milei (sa sœur Karina et son gestionnaire d'écurie de trolls libertariens Santiago Caputo).
Mondino sera remplacée par Gerardo Werthein, un proche de Milei qui quitte l'ambassade argentine à Washington où il s'est montré parfaitement aligné sur l'axe Washington-Tel Aviv.
Il n'est pas sûr que la diplomatie argentine gagne vraiment au change...