Le projet russe de DESTRUCTION de l'Ukraine (voir mon dernier article dans la Revue politique et parlementaire) est aujourd'hui contrarié par la formidable résistance du peuple ukrainien.
Rappelons que pour M. Poutine, il s'agit moins, depuis le 24 février, de conquérir l'Ukraine que d'en faire table-rase, par une démolition systématique des bâtiments civils résidentiels, administratifs, militaires, scolaires, sanitaires, culturels, par l'élimination physique de la population ou par son éloignement (plus de quatre millions d'ukrainiens ont déjà fui leur pays).
Les premiers jours de conflit avaient pu laissé penser que ce projet allait rapidement se réaliser. Je l'ai pensé moi-même. Or la résistance énergique du peuple ukrainien à ce plan dément ce pronostic. D'abord, certains habitants refusent l'exode, préférant vivre sous terre (dans des caves, le métro) que quitter leur pays. Alors un minimum de vie économique se poursuit ou renaît : les commerces alimentaires, les cafés réaccueillent leurs clients, les écoles réouvrent a minima pour leurs élèves. Ensuite, certains réfugiés reprennent, depuis quelques jours, le chemin du retour, estimant que la guerre sera longue, qu'il est donc possible de se réinstaller chez soi, de participer au combat d'une manière ou d'une autre.
Conséquence : l'agression de la Russie contre l'Ukraine est d'ores et déjà un échec ; la "guerre-éclair" n'a pas eu lieu ! Les troupes russes piétinent, reculent, sont encerclées, faites prisonnières. Sauf à recourir demain aux armes interdites : chimiques, bactériologiques et, bien sûr, nucléaires, la Fédération de Russie ne peut pas vaincre son adversaire. Rappelons encore que, sauf cas de guerre mondiale où un belligérant finit toujours par s'imposer, une guerre longue dans laquelle ne s'affrontent que deux adversaires majeurs apporte rarement la victoire à l'agresseur (souvent théoriquement le plus puissant). L'exemple de la guerre, dans les années 1960-70, entre les Etats-Unis et le Vietnam est illustratif à cet égard. En dépit de sa supériorité militaire, de l'usage massif des bombes au napalm contre les populations civiles, l'armée américaine, après plusieurs années d'efforts, n'était toujours pas parvenu à venir à bout du "petit" peuple nord-vietnamien. L'Amérique avait bel et bien perdu.