Selon Brad Friedman (The Brad Blog, 23 mars 2015), la Cour suprême des États-Unis n’a pas trouvé la majorité pour accepter la demande de l’American Civil Liberties Union d’examiner la constitutionalité de la loi électorale du Wisconsin exigeant que les électeurs présentent un document d’identification avec photo. Pourtant, un tribunal fédéral avait perçu en 2014 l’impact certain sur les Noirs et les Hispaniques. Cette manœuvre, concoctée par les Républicains, permet de ne pas inscrire sur les listes électorales des électeurs pauvres susceptibles de voter pour les Démocrates en 2016. On estime que dans cet État cela mettrait hors circuit 300 000 électeurs déjà inscrits. Ce serait suffisant pour que les Républicains remportent cet État, gagné de justesse par Obama en 2012.
L’ACLU pensait qu’il était juste encore temps — car la Cour suprême ne change pas la loi juste avant une élection — pour stopper cette loi discriminatoire du Wisconsin et, par ricochet, toutes celles qui sont similaires dans d’autres États, qu’elles soient déjà en application ou qu’elles soient en préparation. À moins qu’une autre décision intervienne rapidement, mais ce n’est guère vraisemblable, ces diverses lois restreindront sélectivement le corps électoral et contribueront à truquer le résultat final de l’élection présidentielle de 2016.
On sait que le diable se cache dans les détails : aux États-Unis, il s’est installé dans la loi électorale. Il exige tout simplement une façon sûre de prouver l’identité d’un électeur. Ce qui peut paraître bien normal pour réduire l’éventuelle fraude électorale est en fait un moyen d’éliminer ceux qui n’ont ni l’argent pour se procurer ce document, ni la possibilité de se rendre dans l’administration qui le délivre. Si le scénario va jusqu’à son terme, ils seront quelques millions à être ainsi exclus, dont beaucoup ont déjà voté dans le passé.
Conclusion de B. Friedman : « C’est une bonne nouvelle pour les candidats Républicains, mais une très mauvaise pour les électeurs américains et pour les élections ».