Marie-Cécile Naves a fermé les commentaires à son excellent tableau de la situation politique actuelle aux États-Unis : « menaces sur la démocratie et le droit à l’avortement ». Tableau lucide et courageux, car il me semble que les États-Unis ne sont pas un modèle de « démocratie ». C’est une habitude que l’on a prise de parler de « démocratie » américaine depuis Alexis de Tocqueville, 1835-1840 (?). Bien sûr, tout est relatif : les États-Unis ne sont pas la Hongrie et autres « démocraties » dites illibérales.
Or, « démocratie » est un mot fortement positif ; il me semble donc qu’il faut le qualifier dans le cas des États-Unis. Dans une évaluation exhaustive, il y aurait certes des aspects positifs (contre-pouvoirs constitutionnels, etc.), mais il ne faut pas oublier l’énorme poids de l’argent dans les élections ; le rôle excessif des lobbies au Congrès (NRA…) ; l’influence prégnante de la religion (« In God we trust » ; le traitement des lanceurs d’alerte (J. Assange) ; Guantanamo ; la politisation de la Cour Suprême censée être impartiale…
Ces quelques lignes de parti pris, de la part d’un non spécialiste de politique américaine, ne font pas le tour de la question, j’en conviens ! Il me semble cependant qu’il faut se méfier de l’emploi automatique de certains mots.