1er Mai : les militants CFDT étaient bien présents aujourd'hui à la manif' de Morlaix, comme, bien sûr, dans les autres villes du Finistère. En tout cas, s'ils y étaient, ce n'était pas à l'appel de l'Union départementale. Car, en réalité, la CFDT finistérienne a cru devoir appeler au boycott de l'unité syndicale. La position prise par l'UD CFDT est injustifiable, elle doit être condamnée et retirée. Il n'est pas déshonorant de reconnaître qu'on a fait une connerie.
La tentative de justification d'une décision incomprise, sauf de ses initiateurs peut-être, est présentée dans La HUNE, organe départemental du syndicat. Outre son côté particulièrement laborieux et poussif, cette tentative d'argumenter revêt la caractéristique du raisonnement à la jésuite ou casuistique, dans la meilleure tradition de cercles peu reluisants de dialectique, notamment dans l'ordre religieux et soviétique, modèles de duplicité.
Le point de vue de l'UD CFDT fait l'objet d'un rejet radical chez les militants CFDT. Il est perçu comme injustifié par les personnes qui étaient présentes dans les manifestations finistériennes. Nulle doute que la position solitaire et irrédentiste de la CFDT finistérienne fera l'objet de vifs débats internes critiques au sein des instances du syndicat. Il serait étonnant que ses représentants, aux niveaux locaux et départemental, approuvent la regrettable décision.
La position absurde de boycott du 1er Mai voulu par le syndicat départemental 29 doit être rapidement clarifiée. La CFDT 29 doit s'expliquer devant ses adhérents, ses partenaires et l'opinion publique. Avec, de préférence, la présentation d'arguments dénués d'hypocrisie. Et, espérons-le pour son honneur et celui de ses adhérents furieux, l'explication ne procédera pas d'une stratégie boutiquière minable au regard des attentes des salariés, des chômeurs et des retraités qui souhaitent le changement.
Michel KERNINON