Mais qu'est-ce que donc que ce tournis général qui se manifeste en faveur d'une politique à droite toute ? Elle mobilise les faiseurs de commentaires de la presse bourgeoise. Le Monde, en est désormais, désagréablement pour nombre de ses lecteurs, le parangon. Prôner à Hollande un décisif virage à droite? Comme si on n'y était pas depuis longtemps. A coup de déréglementations favorables à la spéculation, de mesures restrictives au contrat de travail et à la solidarité sociale, de renoncement aux investissements productifs d'avenir, aux technologies, aux formations, aux ambitions collectives, la maladie est solidement installée dans le corps social.
Sarkozy a apporté sa pierre personnelle à la montagne de la dette française. Il a accordé, plus que ses prédécesseurs, des largesses aux plus riches. Il n'a rien inventé, a favorisé le capitalisme improductif destructeur d'emplois. L'a promu comme une vertu et une solution à ses impuissances. Comme, par ailleurs, sa vindicte de l'immigré et autres buissonnades ignobles ont lézardé la société.
Sarkozy et les siens ont payé dans les urnes. Qui le regrette, y compris à droite ? Des éléments du rapport 2012 de la Cour des comptes confirment la charge de l'addition laissée par cette politique.Le déficit structurel s'élevait à 3,7% du PIB en 2007, ce qui fait émerger l'héritage de plus de 30 années d'incapacité à maîtriser les finances publiques et à surtout assurer l'investissement suffisant qui explique la situation actuelle. Le déficit a fortement augmenté en 2008 et 2009 avant de se stabiliser en 2010 pour atteindre 4,9% du PIB. Engagement pris pour 2012 : 4,4 %; objectif 2013 : 3%. Mal barré.
On peut toujours demander la lune à Hollande. Lui conseiller d'aller dans la même direction que précédemment, en pire. Pour sauver par exemple ce qu'il resterait de sauvable d'un système injuste et stérile. Ou de mettre en place, ce dont il n'a d'ailleurs ni les moyens techniques, ni une quelconque légitimité politique à le faire, une real politik que réclament les spécialistes du conseil de gouvernance. Favoriser encore plus des intérêts particuliers, par nature très peu regardants sur l'intérêt et le bien publics, pour nous tirer d'affaire ?
En réalité, ce conseil univoque, qui fait tache d'huile dans les gazettes, plaide pour un colmatage de détresse. On voudrait sauver l'économie et le pays lui-même en accentuant la fracture du tissu social et économique, déjà diaphane.
Dans l'espoir désespéré de regagner ce qui semble avoir échappé aux dominants ? Ils sont terriblement devenus perplexes, nos propagandistes droitiers, à cause du manque d'anticipation dans leur propre domaine. Et finalement ils sont très très inquiets de la suite qui pourrait être explosive. Car dans l'application de l'idéologie fondée sur l'inégalité et sur le coût le plus bas possible du travail, on ne va pas très loin. Ou çà finit par péter. Les travailleurs du nouvel esclavage, il y a en a ici, comme au Bangladesh ou ailleurs, mais ils finiront par s'en sortir, moins asservis d'une manière ou d'une autre, voués à produire et autorisés à consommer.
Quelle fut la méthode adoptée sous le quinquennat précédent où Sarkozy a miné le pays ? A coup de déréglementations favorables à la spéculation, de mesures restrictives au contrat de travail et à la solidarité sociale, de renoncement aux investissements productifs d'avenir, aux technologies, aux formations, aux ambitions collectives, la maladie s'est solidement installée dans le corps social.
Sarkozy a apporté sa pierre personnelle à la montagne de la dette française. Il a accordé, plus que ses prédécesseurs, des largesses aux plus riches. Il n'a rien inventé, a favorisé le capitalisme improductif destructeur d'emplois. Il a promu le désordre social comme une vertu et une solution à ses impuissances, tandis que sa vindicte de l'immigré et autres buissonnades ignobles ont troublé le climat du pays.
Il a payé dans les urnes son arrogance et son manque de résultats. Qui le regrette, y compris à droite ?
La solution, dont personne ne semble vouloir dans les "élites" d'opinion, qui ne sont pas le peuple ? Elle se situe probablement dans un changement de perception du champ politique, de l'environnement économique et social. Nous avons besoin et le souhait collectif d'une Europe qui ne soit pas celle du marché et de l'argent invisible et spéculatif.
Hollande n'a pas besoin de la gauche de la gauche pour gouverner, même à vue. Mais il a eu besoin d'elle et devra encore compter avec elle aux prochaines élections. Sauf à faire alliance avec quelques composantes de la droite. Avec inévitablement une perte substantielle de voix à gauche, ce qui lui serait fatal.
Il serait plus productif de choisir un cap qui vise la création, la production, l'imagination plutôt que de soutenir le marché aveugle et déconstructeur. Pour ne pas échouer à fond de cale sur les écueils visibles. Une solution pour l'avenir : la baisse des dépenses publiques, la redynamisation des productions, des économies d'énergies, des travaux d'utilité publique, la solidarité, des moyens d'enseignements adaptés à chacun, des formations adaptées à des objectifs concrets de développement et aux besoins, etc.
Et surtout, sans quoi rien de durable et d' efficace ne sera, mener une réflexion réaliste sur l'état du monde qui change vite. Et sur l'état de notre pays touché actuellement par une grave crise de confiance en lui. Le goût de vivre ne peut venir de décisions arbitraires et de slogans hors d'âge. Donner un sens et un goût à l'avenir sont du devoir de l'Etat.