Le problème de la légitimité et du bien-fondé de la décision se pose aujourd'hui pour le projet du super aéroport dit régional de ND des Landes. Comme il s'était posé pour la centrale nucléaire mort-née de Plogoff il y a 30 ans, comme il s'etait posé pour le camp militaire du Larzac il y a 40 ans. On sait ce qu'il est advenu.
Ces projets ne correspondaient pas à un nécessité probante. Les projets imposés, qui n'ont pas l'aval des premières personnes concernées, les habitants de ces régions, sont voués à l'échec, a fortiori quand le contexte économique et social est si dégradé qu'aujourd'hui. Mais la crise de confiance qui règne dans le pays, va au-delà des conneries que constituent l'attitude du gouvernement socialiste dans le projet ND des Landes ou dans l'affaire Aurore Martin. Mais enfin, beaucoup de choses s'additionnent au passif et charge la barque du gouvernement. Résistera-t-il longtemps aux vagues du mécontentement et du désaveu vu le cap pris ?
LE RENIEMENT DES VALEURS
Le problème fatal de ce gouvernement est qu'un certain nombre de ses options depuis six mois l'ont éloigné des "fondamentaux sociaux". Ils avaient revendiqué des valeurs et des priorités. Elles avaient valu au président et aux députés de la majorité d'être élus. Contrat moral et promesses sont passés à la trappe. En politique comme dans la vie, l'infidélité et la perte de confiance sont des motifs de rupture.
Le gouvernement socialiste se disqualifie socialement. Pas eu le courage d'affronter une réalité impitoyable ou il ne le voit pas. Cette France est faite d'injustices et de difficultés à subsister en face de rentes de situation, financières, statutaires, sociales etc. Chirac n'avait-il pas évoqué l'état de fracture sociale du pays. Rien n'a changé depuis, la situation s'est largement aggravée. Le passage a été en conséquence brutal et impitoyable pour les socialos entre la lune de miel et la rupture. Le changement est devenu un gros mot. Conséquence : la confiance et l'unité sont en berne.
UN JOB EN OR
La politique, pour une majorité d"élus est un job lucratif, rente de situation ou un complément de salaire, selon le niveau du poste.
Rien de neuf. Il y a des situations de plus en plus précaires dans le pays, chômage en hausse, nombre de SDF, pouvoir d'achat se concentrant au bénéfice d'une minorité. Et les gouvernants, comme au temps de Sarkozy, paraissent la considérer comme la fatalité du système. Justement, le système, on les avait élus pour qu'ils le changent.
LE TROUBLE DANS LE PAYS
On leur demandait d'ouvrir les portes de la politique aux "vrais gens". Rapprocher les élus des réalités du terrain et limiter les indemnités à des revenus moyens, normaux quoi ! Ils n'ont pas bougé. Et voilà que tremblent pour leurs prébendes les cardinaux du palais du Luxembourg et les chanoines des conseils généraux, collectivités diverses et communes. Pas besoin de rapports de-ci et de-là pour savoir quoi faire et dans quel état se trouve le pays.
REFORME DE L'ETAT...
Très bien de réformer la vie politique. Il y a un besoin absolu d'une plus grande transparence. Et notamment sur le contrôle financier et citoyen des mandats politiques qui s'exercent parfois de manière opaque. Les affaires en cours sont assez nombreuses pour avoir semé largement le doute et le trouble dans le pays. D'ailleurs, depuis six mois, une ministre, Marylise Lebranchu est à la tête du ministère intitulé de la réforme de l'Etat et des collectivités. Faudra-t-il attendre qu'elle s'exprime sur le sujet ou que le résultat de ses consultations et cogitations soit remis au Premier ministre et au Président sous forme d'un nouveau rapport sur ce qui ne va pas et qu'il faudrait changer ? Mais le sujet est forcément de l'ordre d'une réforme constitutionnelle ? Alors l'urgence devra attendre.
ET ETAT D'URGENCE
Donc tout ce qui peut aller vers une plus grande transparence et vers des économies d'échelle et de fonctionnement dans la vie politique est souhaitable et urgent. Mais franchement, ce que veut une grande majorité des citoyens c'est de l'emploi pour tous, de meilleures conditions d'emploi, et surtout une perspective d'avenir pour eux et leurs enfants.
La réforme de l'Etat peut paraître une nécessité mais la préoccupation immédiate des citoyens "normaux", ce sont justement des prises de décisions de nature à sortir les chômeurs du chomâge et les plus pauvres, mal logés et SDF de la précarité.
Tout autre débat ne peut être ressenti que comme secondaire et parfaitement désastreux pour le pays.