On peut reprocher à Boillon d'avoir un protecteur encombrant, Sarkozy. On peut reprocher à Boillon un parcours diplomatiquement pas orthodoxe. On peut reprocher à Boillon son franc-parler brutal et son look de commando militaire. En revanche, on ne peut pas reprocher à Boillon de tenter d'ouvrir une page moins noire de la représentation française en Tunisie et de déclarer vouloir aller à la rencontre de la société tunisienne. C'est la moindre des choses.
Après ce qui s'est passé en Tunisie s'apparentant à un réveil démocratique et après les calamiteuses relations franco-tunisiennes, il semble qu' on devrait normalement plutôt se réjouir des propos du nouvel ambassadeur, même s'il a bousculé peu diplomatiquement ses invités journalistes.
Maintenant que Boillon ait, au cours de ce repas animé, refusé d'épiloguer sur MAM, il n'y vraiment pas lieu de s'en étonner. Il serait plus légitime et courageux de s'en prendre directement à Sarkozy, Fillion and Co, qui la laissent en poste, mais dans quel état, pour la crédibilité de la France, et les inviter vivement à prendre sans tarder leurs responsabilités. A moins qu'eux-mêmes ne se sentent pas totalement clairs dans leurs choix de relations et de villégiatures.
Sarkozy s'apprête à entamer une large consultation des deux anciens présidents et de la dizaine de Premiers ministres toujours en vie. Il y a fort à parier qu'il proposera à Villepin, malgré l'affaire Clearstream toujours en instance, le poste de ministère des affaires étrangères. En souhaitant que Villepin résiste à son contempteur et concurrent. Mais la paix des " braves à droite" peut se négocier au prix d'un plat de lentilles, même refroidi. Tout sera bon pour redorer le dossard d'un candidat sortant déjà dans les starting-blocks en vue de 2012. Mais que risque d'être ralenti dans son élan par le poids des nombreuses casserolles qu'il traîne derrière lui. Inch Allah et Wait and see !
Michel Kerninon
19/02/2011 16:52Par michel kerninon