Tout le monde est pour la réforme. Donc, la promesse d'une continuïté serait vouée à l'échec compte tenu de la situation sociale désastreuse de la France aujourd'hui.
Mais le réformateur est rare. Sauf peut-être De Gaulle durant ces soixante cinq dernières années. Et surtout en 1945. Pompidou : mai 68, contraint par la rue. Giscard : majorité à 18 ans, avortement légalisé, Simone Weil au bûcher, Giscard un esprit moderne sous les habits usés d'un cour d'ancien régime. Vite effacé par les diamants et le reste. Mitterrand : deux fois, et tout de suite d'entrée de jeu, fait passer l'abolition de la peine de mort et les 5 semaines de congés payés, puis les 35 heures, mais elles viendront installer pour longtemps la modération salariale. Avec pour conséquence, elle est aujourd'hui au top, la précarisation accrue du contrat de travail.
L'abomination du travailleur pauvre, trop pauvre pour se loger, pour manger, est passée dans les moeurs. Le chômage de masse a commencé à grimper. Chirac, et encore Chirac par défaut ? Deux mandats et la France au calme s'est enfoncée dans le déclin et la combinazione a fait monter Le Pen au rideau du suffrage universel. Et maintenant, Sarkozy et son clan, le même que le précédent, en pire peut-être. Il en tient quelques uns, celui-là, d'autres le tiennent, la barbichette du pognon, valises africaines, Bettencourt et Cie. Donc, si on veut réformer, mieux vaut être crédible, insoupçonnable. DSK out, par chance.
Le compte n'y sera pas. Faut se ressourcer à bonne lecture, celle de la journaliste canadienne Naomi Klein. Selon son propos, la production est devenue une sous-traitance dévolue aux pays pauvres et/ou sans protection sociale. Les entreprises font du marketing, investissent dans la com', s'en foutent du produit, pas fait pour durer, pourvu qu'il ne coûte rien ou presque, à produire, à transporter. La vente de masse, c'est pas un produit, c'est la marque. La production relégué au dernier rang de la chaîne économique. On trouvera toujours plus pauvre, plus esclave sur la carte du monde pour l' exploiter à vil prix.
Résultats :dans un pays désindustrialisé comme la France, les emplois précarisés, la déshérence sociale, les ghettos, de la pauvreté, de l'ignorance, l'économie d'assistance sociale s'étendent, deviennent la règle.
La dépossession du bien commun profite aux seigneurs du sérail du CAC 40, de la banque, de l'entreprise privée. Ceux-là ne paient guère ni salaires ni impôts en France, ils s'enrichissent. Ce sont les Versaillais, les Emigrés de la France sarkozyste.
Les marques fonctionnent comme des métaphores du système économique indique Naomi Klein. Sarkozy n'est-il pas la métaphore de la dépossession de la France de son identité, et le héraut de son désastre social ? Danièle Mitterrand était résistante à 17 ans. A 87 ans, elle l'était toujours. Belle leçon de vie quand les collabos ravagent le tissu social du pays.
MICHEL KERNINON