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Billet de blog 24 janvier 2011

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LE PROGRES SOCIAL EN MARCHE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La protection du statut de salarié a encore été battue un peu plus en brèche lorsque certains syndicats ont scandaleusement accepté et signé la rupture du contrat de travail dite "à l'amiable", pompeusement qualifiée de "résiliation amiable". Il n'est dans la plupart des cas que le résultat de la pression et du harcèlement de l'employeur sur le salarié.

Cette brèche dans le Droit du travail finira tôt ou tard d'ailleurs par conduire aux oubliettes les Conseils de prud'hommes et le dispositif permettant le règlement éventuel et équitable par une justice paritaire des conflits individuels du contrat de travail.
Il s'agit donc purement et simplement d'une précarisation officialisée du statut de tout salarié qui ne plaît pas à son patron. Un sacré progrès,on le constate !

PRECARITE : LE PUBLIC EN POINTE
Par ailleurs, concernant le contrat de travail et le salaire, les services dits publics et territoriaux sont aujourd'hui en tête de tous les abus de contrats à durée déterminée, à temps partiel, à répétition et sous toutes les formes inimaginables, à la Poste, dans l'enseignement, les hôpitaux etc. A en faire pâlir la plupart des patrons du privé qui n'oseraient pas et dont beaucoup auraient trop peur d'avoir les syndicats professionnels aux fesses, si ces pratiques honteuses devenaient outrageusement répandues comme elles le sont dans certains secteurs du public.
MAIN D'OEUVRE BON MARCHE

Autre face noire de l'emploi en France : la recherche délibérée en pleine expansion de main d'oeuvre d'origine non nationale par l'agriculture industrielle, l'agroalimentaire (abattoirs, salaisons...) la pêche, le bâtiment et les travaux publics (12 % de la totalité des salariés).
De grosses entreprises envoient aujourd'hui en Pologne, en Turquie et dans quelques autres pays pourvoyeurs de main d'oeuvre docile et travailleuse des sergents recruteurs émissaires de leur DRH et chargés d'ouvrir sur place des bureaux d'embauche.
Et pourquoi donc cet appétit soudain d'ouverture à l'étranger ? Parce que ces travailleurs immigrés sont presque toujours employés aux conditions de travail et de salaires inférieures aux salariés français. Et bien entendu sans soucis excessifs pour les patrons du respect de conventions collectives, de charges et de protection sociales, ou de toute autre pesanteur rendant la compétitivité insuffisante et l'actionnaire mécontent.
LE RETOUR DE L'ARCHAISME

Devant la noirceur du tableau social qui se développe depuis quelques années sous nos yeux, on est loin du vain débat sur la notion de temps de travail, 35 heures payées 39, jours de RTT, et paiement des éventuelles heures supplémentaires, et pour qui d'ailleurs ? Mais on est sûr que le progrès social n'est en marche ni pour les travailleurs, ni pour les chômeurs. Et que crise réelle ou supposée du système économique capitaliste, ce serait le moment ou jamais d'avoir des syndicats ouvriers forts et des partis de gauche déterminés à combattre le retour au véritable archaïsme qui est l'exploitation de l'homme par les nouveaux négriers.
MICHEL KERNINON

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