Où donc les emplois ne sont pas menacés ? Les plus beaux fleurons qui nourrissaient les discours enthousiastes des décideurs et politiques en Bretagne ont du plomb dans l'aile ! Nous entrons dans l'ère sinistre des plans sociaux. Malgré d'abondantes aides financières publiques.
Que ce soit Doux, PSA Rennes, Brit'air, Brittany Ferries, l'agro-alimentaire en crise de la volaille au cochon, le Bâtiment au ralenti, faute d'emplois, donc d'argent et de prêts des banques, et le commerce des centre-villes, partout à la ramasse au bénéfice des grandes surfaces où règne l'emploi aussi précaire qu'à temps partiel non choisi. Merci Edouard Leclerc. L'apôtre de la "distribution" vient de disparaître, mais pas sa géniale et dévastratrice invention. A l'usage, on s'est aperçu que l'épicier de Landerneau n'avait pas grand'chose à voir avec le Jésus multiplicateur des pains et des poissons.
Et qui d'autre en Bretagne, en Bretagne comme ailleurs, est assuré qu'il ne verra pas sa vie de travailleur, sa vie tout court, passer à la casserole des exigences mortifères du capital ? Qui, de vous, moi, lui , quel secteur d'activité, quelle ville ou village, quelle précarité innovante dans le contrat de travail sera épargné ? Quelle misère nouvelle du monde du travail, du chômage qui grimpe sans cesse, fera qu'on se retrouvera à terre, dans l'impuissance de se relever pour être debout dans son humanité ?
Le chômage c'est aussi bien sûr en Bretagne, qui a la terre et la mer mais n'a pas de hauts fourneaux. Le système, en crise mais pas pour tous visiblement, fait valser les travailleurs. Il précarise et rejette ceux que la tempête n'abat pas ... Ce ne sont plus les chênes qu'on abat, ce sont les hommes, abattus au nom du profit. Où va s'arrêter l'hécatombe ? La gauche, que nous avons élue, d'abord à cause du ras-le-bol de Sarkozy et du clan tout pour le pognon. Nous avons donné le pouvoir à la gauche pour qu'elle mette fin au désespoir croissant des jeunes à la recherche d'un emploi et d'une existence sociale digne.Il ne faudrait pas qu'elle l'oublie plus longtemps. Sarkozy et ses agitations s'estompent du paysage national. Sa gestion et/ ou l'inefficacité du système en place ont été néfastes à la majorité des Français. La misère continue à s'insinuer partout sous nos yeux et touche la plupart des familles. Mais il y a un grand silence en Bretagne.
Où sont, que pensent, qu'ont à dire les hommes et les femmes politiques en Bretagne ? On ne les entend plus depuis l'élection présidentielle et les législatives. Deux élections gagnées par la gauche. Au gouvernement, avec Jean-Marc Ayrault, Jean-Yves Le Drian, Marylise Lebranchu, Benoît Hamon, Stéphane Le Foll, tous des Bretons de la Bretagne. A quatre, cinq et même, si on veut, six départements. Ce qui ne change strictement rien, si ce n'est pour quelques nostalgiques installés dans l'histoire ancienne. Au gouvernement, nos anciens élus bretons de gauche gèrent la crise et surtout, plus grave, se taisent.
La situation est-elle désespérée au point que toute parole ou tentative d'action soient devenues si dangereuses pour un ministre de gauche ?
Aucun risque en tout cas de faire grimper le nombre des mécontents ou des indignés, - ils sont majoritaires après quatre mois d'exercice du pouvoir -. Peut-être la crainte du risque d'allumer la mèche du réveil social ? Les pauvres, finalement. Le populisme comme la crise sociale bien installés risquent de les faire valser, à la prochaine occasion, comme de vulgaires travailleurs d'une usine en faillite. Question de temps et de déclencheur, forcément imprévisible.
Les élus au pouvoir ou rêvant d'y être, donc de droite comme de gauche, mettent la tête dans le sable. Il s'agit d'un aveu muet d'impuissance. En Bretagne aussi, les licenciements et défections d'entreprises qui n'ont jamais atteint ce niveau catastrophique saignent le tissu social et humain. Mais les ministres bretons qui n'avaient jamais été aussi nombreux gouvernent en silence. Plus. Ils la ferment. Vive les Bretons, ils ont beaucoup de ministres. La prochaine fois, on pensera à eux ! .