Laissons à certains leur négationnisme quant à la réalité des pollutions environnementales en Bretagne. Celles des cours d'eaux, celles des points de captage d'eau de consommation et celles des plages, dont l'aspect verdoyant et l'odeur sulfureuse n'abusent plus personne.
Laissons aux esprits sourds la mélopée des cocoricos poussés par quelques zélés bipèdes abusés par les sirènes du lobby agricole. Ils doivent pour réussir leurs étés apprécier de baigner leurs petons délicats dans les couches souples et parfumés, devenant vite putrides, prospérant sur les plages des magnifiques baies bretonnes. Que ce soient celles de Saint-Brieuc, de Lannion, de Fouesnant, de Douarnenez, de Plouescat, de Guissény, de Morlaix, etc. La liste est longue des plages à la salubrité douteuse.
Malgré la noria des pelleteuses engagées et payées par les communes touchées, du Nord au Sud de la Bretagne. Et qui espèrent vainement cacher leur misère, ou au moins être remboursées un jour par l'Etat et faire cesser les méfaits des pollueurs, et continuer à attirer autant de visiteurs.
Demandez-donc ce qu'en pensent les amateurs de baignade qui désertent les eaux troubles de Mousterlin, à Fouesnant, du Ris, à Douarnenez, de la lieue de Grèves entre Plestin et Saint-Michel-en Grèves et tous les nombreux autres petits coins charmants traditionnellement appréciés des familles avant la vague verte nourrie de nitrates et pesticides ?
Mais les chiffres valent mieux que les exaspérations. Donnons donc les chiffres-clés du Ministère de l'Ecologie et du développement sur la pollution par nitrates et le coût du ramassage des algues vertes pour la collectivité. Les chiffres parlent avec vigueur de la situation réelle de notre environnement.
"- Entre 40 000 et 70 000 m3 d’algues vertes s’échouent chaque année sur le littoral breton, essentiellement des Côtes-d’Armor et du Finistère.
- Coût du ramassage : 300 à 500 000 euros par an, pris en charge par les communes et les conseils généraux des Côtes-d’Armor et du Finistère
- Concentration moyenne des rivières bretonnes en nitrates : 36, 5 mg /l aujourd’hui (niveau autorisé pour l’eau potable : 50 mg/l)"
Aujourd’hui, environ 55 % de la surface agricole de la France est classée en zone vulnérable, cela correspond aux régions où l’activité agricole est la plus importante. Cette révision s’est traduite par le classement de 1 440 communes supplémentaires aux quelque 18 400 communes déjà concernées, essentiellement localisées dans les bassins Adour-Garonne, Loire-Bretagne, Rhône-Méditerranée et Seine-Normandie. 617 communes ont été déclassées au vu de l’amélioration ponctuelle de la qualité des eaux superficielles et souterraines traduisant les efforts réalisés par les agriculteurs dans la maîtrise des pollutions azotées. Ces communes déclassées sont essentiellement localisées dans les bassins Adour-Garonne et Artois-Picardie.
Selon le SDAGE Loire-Bretagne no 12 du 12 février 2013 : " La liste des zones vulnérables à la pollution par les nitrates d’origine agricole du bassin Loire-Bretagne a été mise à jour par un arrêté du préfet coordonnateur de bassin le 21 décembre 2012. Cet arrêté fait suite à l’avis favorable du comité de bassin du 13 décembre 2012. 434 nouvelles communes sont concernées par le classement et 17 communes sont déclassées."
On voit donc que 17 communes de la grande région Bretagne-Loire sont revenues à meilleure fortune environnementale, tandis que 434 communes supplémentaires entrent dans la catégorie des communes vulnérables. Un sacré satisfecit !