Le Musée et l'église des Jacobins de Morlaix sont en danger. Après beaucoup d'autres, Jean-Jacques AILLAGON, ancien ministre de la Culture, vient d'en faire l'amer constat sur son blog Il faut vraiment ne pas s'intéresser à ces fleurons du patrimoine architectural et culturel morlaisien pour ne pas déplorer leur état. Rien n'a bougé depuis 2002, date de fermeture de l'église qui abritait les collections du musée.Plus de problème les collections sont invisibles. L'ancien ministre Aillagon le déplore, comme beaucoup d'autres, Morlaisiens et/ou amateurs d'art et d'histoire. Le président des Amis du musée et son association désspèrent de faire avancer la cause du musée morlaisien.
Ce que Jean-Jacques Aillagon souhaite aussi. Visiblement pas les maires de Morlaix, de droite comme de gauche qui n'ont pas eu cette ambition. Pas même Madame Le Branchu à qui on doit pourtant l'accélération du financement de la rénovation du joli théâtre à l'italienne et la rénovation réussi de la caserne des Jacobins. Il est désertique faute de crédits pour la poursuite des travaux. Le bel immeuble spacieux ferait un lieu idéal pour accueillir le nouveau musée. Les conservateurs du musée et leur équipe, vaille que vaille, ont tout fait en 30 ans pour maintenir de la vie au musée par des expositions temporaires, souvent de qualité. Rien n'y fait.
Mme LE BRUN, élue maire UMP, depuis quatre ans déjà, se pique de vouloir réveiller Morlaix. Elle a été piquée au vif par ce que M. AILLAGON, ancien ministre, autrefois de son bord mais ayant depuis fait le choix de François Hollande, a stigmatisé dans cette affaire comme un immobilisme municipal. Ce que beaucoup de visiteurs du musée et de Morlaisiens constatent depuis des années.
Ce n'est plus de l'immobilisme, c'est une mort à petit feu pour l'ensemble architectural des Jacobins et du musée réduit à peau de chagrin. Condamné à cacher aux visiteurs le fonds très riches de collections de l'art breton et de la peinture classique et contemporaine. Mise en cause dans sa gestion de ce dossier, l'un des nombreux serpents de mer de la vie politique morlaisienne, Madame Le Brun, la maire, a choisi le mépris envers l'observation de bon sens de Monsieur Aillagon. Il ne suffit pas toujours d'imputer la responsabilité des échecs sur ses prédécesseurs, qui certes eux-mêmes étaient férocement assez inertes.
Botter en touche avec de surcroît des arguments inappropriés manque d'élégance. Mme Le Brun, maire et député europénne UMP, réagit par le mépris. Sans répondre sur le fond à l'observation de bon sens de Jean-Jacques Aillagon. En effet, pour tenter de justifier leur absence de résultat sur ce dossier, la maire de Morlaix et son adjoint à la culture choisissent l'ironie. Facile et en plus sans craindre de taper au-dessous de la ceinture en évoquant la carrière professionnelle de Monsieur AILLAGON : Monsieur Aillagon serait "aigri" de n'avoir pas été reconduit à la direction du château de Versailles. Ben voyons !
Madame LE BRUN botte en touche pour évacuer un dossier. Car celui-ci ne bouge pas plus sous son mandat que lors des deux précédents mandats. Ou dans le cas contraire, nous aurions été certainement informés. La municipale UMP un réel problème de communication et d'action sur ce dossier comme sur d'autres. Ceux touchant notamment à la baisse démographique morlaisienne et à la dévitalisation de son tissu économique et humain. Ce que les élus actuels n'avaient pas manqué de souligner, et à juste raison, chez leurs prédécesseurs, vantant le changement de politique, on ne manque pas de leur reprocher aujourd'hui. Rien n'est visible après quatre années de mandat. Sauf quelques aménagements urbains mineurs, et encore aussi controversés que la gestion des parkings concédée à Vinci.
Madame Le Brun peut se vanter de ses succès électoraux, au conseil général comme au Parlement européen. Elle a peut-être le bras long dans les instances politiques de son parti, mais ce que veulent les Morlaisiens ce sont de l'initiative et des résultats tangibles.
Morlaix a perdu 5000 habitants en quarante ans. Il est temps d'offrir à la ville une belle ambition collective. Morlaix ne manque ni de charme ni d'atouts mais se meurt sous nos yeux. Pas besoin d'avoir été ministre de la Culture pour en faire le constat. Mais merci, au nom des Morlaisiens et de la région, Monsieur le ministre Aillagon, d'avoir donné un coup de main pour tenter de bousculer l'immobilisme satisfait. Votre constat partagé semble avoir fait mouche. Reste à attendre que çà bouge, enfin !
MICHEL KERNINON