Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est porté depuis 1966 par quelques dizaines de patrons et élus de la région nantaise. Ils jugent que l'aéroport de Nantes est bien trop petit pour accueillir les millions de passagers qu'ils espèrent dans leurs scénarios surdimensionnés de développement industriel.
Ces "décideurs" s'emballaient probablement dans l'euphorie des glorieuses années d' une croissance permanente exponentielle. On connaît la réalité.
Parmi les promoteurs de NDDL, les chambres de commmerce et des groupes de BTP, dont l'omniprésent et influent Vinci. Depuis, un ancien préfet ayant eu part au dossier de l'aéroport, est devenu le précieux collaborateur de Vinci.
DES AéROPORTS SACRIFIéS A L' OUEST
Bref, le lobby des bétonneurs du ciel et de la terre a réussi à embarquer à bord quelques générations d' élus ligériens. Et au-delà, - par quels arguments ?- a su convaincre parlementaires et conseillers des régions Bretagne et Pays-de-Loire de la nécessité de leur opération. Pour notre malheur et en particulier pour celui de l'aménagement et de la continuité du territoire. En ce sens, les élus de la pointe de la Bretagne qui ont été subornés jouent fatalement contre leur camp et contre l'intérêt de leurs concitoyens. Ils sacrifiant aussi l'avenir des aéroports de Brest, Rennes, Saint-Nazaire, Lorient, Quimper, Saint-Brieuc, Lannion et quelques autres, qui ne demandent qu'à se développper.
Aujourd'hui, JM Ayrault caracole en tête de gondole des thuriféraires de ce projet inadapté et néfaste à l'équilibre des terriroires de l'Ouest de la France. Et il focalise d'autant plus la contestation qu'en raison de sa fonction, certes précaire, il est garant de l'intérêt général.
Depuis qu'il est arrivé, modestement, à la vie politique au milieu des années 1970, JMA n'a cessé de grimper au mérite, qui n'est pas usurpé. Mais il estime probablement aujourd'hui qu'il ne serait pas raisonnable de se déjuger, au motif qu'il se serait rarement trompé dans son action politique. Cependant, force est de constater qu' il semble tellement impliqué dans ce dossier qu' au moment de son remplacement, inévitable tôt ou tard, il risque d'emporter dans ses bagages le dossier de l'aéroport de NDDL. Ses soutiens risquent alors de prendre un vrai coup dans les ailes. .
PROJET INEQUITABLE
JM Ayrault, comme d'autres, moins rodés que lui, n' a-t-il rien à dire sur le monde qui a changé et des leçons à en tirer ? N'a-t-il pas vu passer la dette, la crise, le chômage, la désinsdustrialisation, la concurrence des pays émergents dopés au moins-disant social et environnemental, et qui taillent des croupières dans tous les secteurs industriels ? N'a-t-il jamais constaté que rien ou presque n'est entrepris en France pour imaginer un autre mode de développement que celui qui se déglingue sous nos yeux ?
Les promoteurs de NDDL dans leurs pensées enfièvrées avait tablé sur une augmentation fabuleuse du nombre de passagers à Nantes. De 3, 246 millions ( en 2011) à plus de 9 millions en 2050 ! 2050 ? D'ici là, est-ce que le pays se sera relevé ? Est-ce que les travailleurs ou chômeurs de 2050 auront tous droit aux vacances régulières au soleil ? On voudrait rêver. Mais la réalité ce sont quelques industriels qui veulent en rêver et voient de bonnes affaires à réaliser dans cet aéroport financé par l'argent public. Le bon plan assurément pour les petites et grosses affaires de travaux publics et bâtiment, pour la spéculation mobilière et immobilière sur les terres libérées dans la banlieue nantaise.
Il existe sur le marché quelques études et analyses sociales et financières à ce sujet. Elles montrent à tous les coups que l'argent de tous profite aux riches avec ce type d'équipement coûteux pour la collectivité et sélectif en matière d'usagers.
L’Acipa, association locale mobilisée contre ce projet, souligne tout à fait à propos : « Les évaluations farfelues ne sont produites que pour justifier un projet inutile et qui sera, à terme, coûteux pour les collectivités locales. Prévoir 9 millions de passagers à échéance 2050 est une façon cynique de faire abstraction de la raréfaction des matières pétrolières et surtout faire preuve d’une complète irresponsabilité envers les enjeux climatiques ! ».
L'implantation du projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes s'étendrait sur plus de 1650 hectares de terres agricoles et zones humides, déjà une grande partie est acquise par l'Etat. Quelques propriétaires résistent courageusement et aujourd'hui ils sont confortés par la mobilisation populaire et les soutiens qu'ils rencontrent. Mais selon l'association Agir pour l’Environnement, « l’Etat français ainsi que les régions Pays de la Loire et Bretagne doivent enfin accepter que les grands discours en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de la biodiversité se traduisent dans les faits.
NANTES MONTRE L'EXEMPLE
Une préoccupation largement partagée qui ne peut pas mieux tomber. En effet, ce jour, oui aujourd'hui jeudi 29 novembre 2012, Nantes devient "Capitale verte" de l'Europe, et pour un an. La Cîté des ducs de Bretagne est la quatrième ville européenne sélectionnée pour son engagement en faveur d'actions visant à limiter et réduire les atteintes à l'environnement. Félicitations aux élus et aux Nantais.
Nantes a montré l'exemple. Des réalisations urbaines réussies appréciées ont changé la ville.
Que Nantes ne gâche pas sa bonne réputation. Que la ville reste soucieuse de développement durable et d'urbanisation aussi harmonieuse que possible. Que son ancien maire, Jean-Marc Ayrault, n'ait pas la mémoire si courte. Que Nantes continue à montrer l'exemple de bon élève en matière de protection de l'environnement, pour la préservation de la biodiversité. Contre le dérèglement climatique. Contre Notre-Dame des Landes.
Michel KERNINON