Chacun de nous a l'expérience des mots magiques, des "règles d'or" par lesquels on obtient notre autosacrifice.
Sur les lieux de travail, il s'agit des directives impersonnelles, des principes dont chacun doit s'imprégner pour auto-organiser son activité jusqu'à épuisement et paraître le meilleur, seul contre tous.
Tous les aspects de la vie sont désormais commandés par des mots magiques qui nous appellent à la rentabilisation (l'efficience qu'ils disent!)
Ce matraquage est devenu la raison d'être de médias passés sous contrôle de puissances d'argent.
A vos plumes !
Exemples : modernité Le quinquennat de l'UMP a placé ce mot jamais défini, comme justification des bouleversements qu'il a imposé à notre société. Il ne s'agissait que de pouvoir taxer d'ARCHAISME tous ceux qui oseraient s'y opposer.
rassurer les marchés "Les marchés" érigés en divinité irritable qui exige à tout moment son lot de sacrifices. Non, une telle entité n'existe pas. Ce qui existe, c'est un très grand nombre d'acteurs financiers, tous dans les paradis fiscaux, certains, partiellement déclarés dans un pays : établissements financiers, fonds de pension, gangsters et organisations terroristes, tous confondus. Chacun déplace constamment ses fonds d'une aubaine à l'autre. en une concurrence meurtrière, chacun bien décidé à ignorer les conséquences de ses mouvement spéculatifs. Pas de QG. Pas de pensée, ni de stratégie, pas de logique collective, pas de sentiment ni d'états d'âme. Des flux-reflux, en tous sens, comme les mouvements de foule au gré des rumeurs et fausses nouvelles, multiplient arnaques et escroqueries. Cependant des oracles, économistes et journalistes "spécialisés" viennent annoncer les caprices de la fraction qui les paye. Institutions nationales, européennes, FMI, OCDE etc.; agissent aussi selon les lobbying qui les serrent de près. Pompe à fric mondiale tentaculaire qui épuise les populations du globe.
Nous vivons plus longtemps, donc il faut travailler plus longtemps, pour sauver notre système de retraite. Ce n’est justifié qu’en longue période de plein emploi. Dans les décennies que nous vivons, la « galère » est longue avant d’arriver à l’emploi continu et pour la moitié des salariés, la mise à l’écart de l’emploi définitive s’opère vers 50 ans, si aucune discrimination ne vient éroder des phases de cotisations et de chômage. Allonger la durée de cotisation pour une pleine retraite et repousser l’âge de la retraite, auront pour effet de réduire les pensions, de grossir la charge des caisses de chômage, de l’invalidité ou du handicap, repousser les travailleurs usés d’un minimum social à l’autre. Les campagnes hypocrites contre les « assistés-profiteurs » visent à masquer le fait que la crise néolibérale dégrade les conditions de travail, agresse la santé, multiplie l’emploi non déclaré.
Toutes les civilisations ne se valent pas. Celui qui parle assène ainsi qu’il appartient à la « civilisation » super-supérieure, incite l’auditoire qu’il vise à s’affirmer comme étant de la même élite. Mais il sait aussi que chacune des autres « civilisations » sont autant convaincues d’être la meilleure. L’effet recherché est de faire apparaître et exciter des antagonismes, entre des gens convaincus à tort qu’ils n’existent que par une « civilisation » pure et monolithique. Or toutes les civilisations actuelles sont l’aboutissement de riches métissages et toutes ont tout à gagner dans les échanges!
La crise Bulles spéculatives successives ? Escroquerie des subprimes ? endettement fautif dont il faut sortir ? Mais l'obéissance contrainte aux efforts pour en sortir a pour effet de nous enfoncer toujours plus. La crise néolibérale du capitalisme est, en fin de compte, plus culturelle et mythifiée, qu'économique. Tour de force de l'illusionisme : nous ne serions en butte qu'à nous mêmes! Effacée, la lutte des classes!
Ces techniques de manipulation des esprits agissent de deux façons : il y a le contenu énoncé, évident, qui crée une image. Mais plus insidieux sont la posture adoptée par le bonimenteur, (la suffisance hautaine et la dérision), le profil qu’il drague (la connivence rigolarde), et la posture qu’il cherche à multiplier autour de lui.
L’extrême-droite a une très longue tradition de l’intox, des petites histoires de bistrot, inventées de toutes pièces ou déformées, censées révéler leur « nature » profonde », de façon à coller sur une population une identité fictive, un stéréotype qui suscite crainte, haine, vengeance. Ferments de guerre civile.
Matraquage incessant, en tous lieux, ces mots magiques, préceptes divinisés, ces fausses évidences finissent par remplacer la réalité et faire abdiquer la capacité critique de chacun.
Formatage et pensée unique qui conduisent à dire « Moi aussi, il faut que je me sacrifie, pour le bien commun ! »