Pour le pouvoir il faut dissuader de descendre dans la rue. La violence est mise à profit pour punir, dissuader de revenir, déconsidérer le mouvement, effrayer pour enrayer son développement. Les médias acquis à la propagande préfectorale y contribuent.
La police a l'entière maîtrise de l'escalade de violence, de bout en bout.
Qu’importe que quelques dizaines de manifestants aient vu la manœuvre, cela ne compte pas, puisque des millions des lecteurs de quotidiens, et téléspectateurs n’auront comme point de vue que les bris de mobilier urbain, la fumée et la version préfectorale.
Etrangler la mobilisation à tout prix avant le vote parlementaire, des manifestations reposant sur un droit constitutionnel. D’autant plus que cette mobilisation en agglomère bien d’autres qui viennent s’exprimer à Nuit Debout. Et soudain, les riverains sont proclamés exaspérés…
Mais il y a une autre dimension : La police apprend et s’entraîne à prendre en main les manifs, à les manœuvrer, à les réduire.
L’entraînement aux bouclages, ratissages inspiré de la guerre d’Algérie a commencé dans les banlieues en même temps que la suppression de la police de proximité et des éducs. de rue.
Un bouclage de grande ampleur a été organisé place Bellecour à Lyon par Hortefeux en octobre 2010 réalisé par tous les corps de répression coordonnés. Une action lourde étrangement précédée la veille de voitures brulées, vitrines brisées, et comme Une du « Progrès » : Emeutes.
Sont venues s’ajouter d’autre techniques : dévier le parcours, subdivise le cortège, bloquer soudain l’avancée, encercler, resserrer le passage, fractionner et encercler par paquets pour gazer, tabasser, blesser, expérimenter de nouvelles armes.
Les réactions des manifestants et des riverains aux violences policières sont évidemment filmées, étudiées.
Réaliser cela avec des centaines de policiers harnachés ou en civil, en action ou en réserve proche, sans que cela parte en vrille, cela demande une organisation rigoureuse de la police, un entraînement progressif sur le terrain.
A l’évidence, cet entraînement est à l’œuvre depuis plusieurs années et a déjà atteint un bon niveau !
Le problème de l’auto défense est posé. A Lyon des jeunes ont pris l’initiative des premiers secours sur place.
Se pose aussi la nécessité de l’assistance juridique aux mutilés et blessés, à ceux qui sont arrêtés et traduits devant les tribunaux.
Et faire de tout cela un examen critique au regard du droit.
Car tout cela n'est plus le simple « maintien de l’ordre républicain ».