Le site france.culture.fr en reproduit le texte introductif :
"... Paolo Gerbaudo soutient la thèse d’une montée tendancielle de l’interventionnisme étatique, qui remplacerait le néolibéralisme, dominant depuis les années 1980. Il définit les concepts qui devraient structurer cette nouvelle vision de l’économie : concentration sur les infrastructures, lutte contre les inégalités économiques, transition énergétique.
Constatant les effets néfastes du néolibéralisme, il appelle de ses vœux la prise de conscience rapide, notamment par la social-démocratie européenne, de ce tournant étatique, afin d’éviter l’émergence de mouvements populistes d’extrême-droite, qui pourraient utiliser les nouveaux instruments étatiques, développés au gré des états d’urgence successifs, pour mettre en place une politique réactionnaire.
Quelle est la nature de ce nouvel interventionnisme ? Marquera-t-il le début d’une nouvelle ère de progrès ? Comment faire en sorte, en France, que l’interventionnisme étatique ne conduise pas à donner un pouvoir exorbitant au nouveau chef de l’Etat ? ( cf. Politiques de l'interrègne p. 254-268)
Cette introduction au débat
gomme la prise en main des Etats par les grands acteurs économiques mondialisés,
depuis les années 80 pour les Etats issus de régimes fascistes ou de la colonisation (obligation de s'ouvrir au secteur privé),
depuis les années 2000 pour notre pays (réformes RGPP, LOLF et suivantes).
Prise en main effectuée à partir des gouvernements, des ministères jusqu'aux niveaux exécutants les plus modestes.
Sous des cohortes de managers uniquement intéressés à développer les profits des nouveaux patrons. Managers dressés à réduire tout enjeu humain a une abstraction a effacer.
Prise en main irréversible qui a liquidé l'esprit du service public, les missions de service public, le bien commun, et liquidé le contrôle de l'usage fait des fonds publics par les "partenaitres privés" devenus les vrais patrons.
La réforme récente de l'ENA en était une étape.
Cette sinistre réalité a surgi au grand jour à l'épreuve de la pandémie qui a révélé la destruction organisée très avancée de l'Hôpital public. Révélations sur les Ehpad privés. Destruction de l'Office National des Forêts, réduit à n'être que fournisseur de bois. Météo-France fournisseur gratuit des prévisions à des sociétés commerciales. Profonde dégradation de l'Education Nationale et de la Recherche. etc, etc... Pesticides et tueurs d'abeilles protégés au long cours, ... Deresponsabilisation de l'extraction minière *, ...
Révélation récente de l'ampleur des "soustraitances" privées très onéreuses, qui réalisent durablement cette prise en main serrée. Couplée avec la libre embauche jusqu'aux niveaux des directeurs !
Non, l'Etat n'est plus une entité autonome, au service "des politiques publiques" de gouvernements prétendument libres de définir "leur politique"... TOUS sous contrôle étroit des lobbies et des grands acteurs économiques mondialisés. Sociétés comme Black Rock, tribunaux privés, ou milliardaires comme Bolloré, ou Musk.
On en a vu les procédés déjà, après l'élection de SIRIZA au détriment du peuples de Grèce.
Etat à tel point tenu en main par des sociétés privées, qu'on doit s'interroger sur les puissances qui les contrôlent : USA, Russie, Israël, etc...
Alors en telles conditions, que signifie "le nouvel interventionnisme de l'Etat" sur lequel le débat programmé le 26 avril s'interroge !!!
"Le pouvoir exorbitant au nouveau chef de l'Etat"... aux ordres, porté par la police et l'armée, est déjà un lourd fardeau parasitaire depuis une vingtaine d'années pour les populations, pour la société et pour l'écologie. Brutal pour les faibles, servile pour les puissants.
Il est légitime que les étudiants du Supérieur interrogent les lourdes conséquences de tels bouleversements sur leur avenir, et comment penser une carrière professionnelle en tel contexte. Les mots ont perdu leur sens : compétence, mérite, éthique, intérêt public, nation...
Évidemment la perspective d'un pouvoir autoritaire viendra non pas de grands projets à bâtir,
mais de contraintes à imposer venues de l'extérieur, relayées par un pouvoir fantoche inévitablement corrompu.
Importance de la Com' façon Poutine pour inventer au jour le jour la fabulation à laquelle "les gens" font semblant de croire, ou croient vraiment... jusqu'au jour où ils constatent qu'on s'est bien foutu d'eux.
+++++
* Dernier coup : entre les deux tours, une ordonnance présidentielle rend fautives les populations qui continuent de vivre dans une zone imprégnée de polluants par une extraction minière mal gérée et non surveillée par l'Etat. cf Code Minier.