1. Les extrêmes-droites de tous pays se vautrent dans les crimes contre l'humanité. Arméniens chassés, kurdes persécutés, Ukrainiens bombardés, assauts massifs meurtriers contre la population dense de Gaza après forte intox *, et après la main-mise violente sur la Cisjordanie, ..., et d'autres crimes contre l'humanité sur tous les continents. La propagande coloniale accusé les peuples de terrorisme : diversions vertueuses pour masquer leurs agressions guerrières. Darfour, génocide sur la population massalit billet 13,Nov..
2. Le gouvernement français jeté d'Afrique, est allé donner son accord pour les attaques contre Gaza. Il a donné aux préfets des instructions pour entraver les manifestations qui défendent les Palestiniens et nous fait flinguer bout portant (moins de 3 m.).
Puis il a ajouté à ces complicités une loi supplémentaire, encore plus dure, contre les réfugiés, qui verrouille leur condamnation en Méditerranée ou en haute montagne, ou dans leurs refuge d'infortune.
Le mot "guerre" suppose un relatif équilibre des forces qui s'affrontent. NON : des armées modernes puissantes agressent des peuples non armés. Continuation des agressions en conquêtes coloniales.
Dans l'hexagone-même, les quartiers de regroupement de français issus des colonies n'ont que peu de droits, multi-discriminés, subissant un harcèlement policier quotidien et privés d'emplois, sont livrés aux trafiquants : Prolongement du statut colonial largement illégal. Fracturationde la population pour nous dresser les uns contre les autres.
Tel est le fondement des révoltes qui surviennent après des "bavures" à répétition. Ces révoltes sont alors utilisées pour légitimer toutes formes de violences, y compris judiciaires, et construction de nouvelles prisons ...privatisées !
https://blogs.mediapart.fr/juliette-keating/blog/301023/ce-maire-qui-ne-veut-pas-voir-les-rroms-en-photos
3. Sur toute la planète, le capitalisme néolibéral méprise totalement les assujettis, la Nature et la Santé publique, ne veut connaître que la course au profit financier sans limite. La survie des peuples est partout menacée par poisons, radioactivité, échauffement climatique et océanique, par surpèche, etc..., par tromperies commerciales, par détournement des fonctions fondamentales des Etats, réduits à n'être que surveillance serrée et répression.
Les extrêmes-droites ont accaparé les mécanismes électoraux et accèdent "légalement" au pouvoir, pour y multiplier les actes de guerre et gouvernances totalitaires.
En France-même, ce processus est très avancé, qui innove en répression préventive contre les actes de résistance. Les seuls droits accordés par bon-vouloir des autorités, sont ceux qui se conforment au discours officiel. (Et heureusement, encore le droit relatif d'exprimer libre opinionmais sous menace de procès d'intention.) La démocratie, les "Pincipes de la république", nos valeurs sont lourdement dévoyés.0
Bien que légalement élu, ce régime devient de plus en plus une force d'occupation, hostile à notre culture. Acoquiné avec d'autres régimes dictatoriaux.
Partout où elle s'impose, l'idéologie d'extrême-droite conduit à la guerre, au crimes contre l'humanité. Elle nie notre humanité en introduisant une hiérarchie d'asservissement qui légalise tous les abus, abus de confiance et abus sexuels.
Non, critiquer les crimes du gouvernement d'extreme-ultra-droite qui a réussi à s'imposer à la tête d'Israêl, n'est pas antisémitisme.
Résistance et solidarité entre peuples !
https://www.mediapart.fr/journal/international/301023/lampedusa-il-faut-continuer-d-aider-les-migrants-c-est-une-obligation
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++le la
* Intox du gouvernement israèlien après le coup armé du 7 octobre ?
Les statistiques détaillées sur les victimes publiées par le quotidien israélien Haaretz dressent un tableau très différent de la propagande. Au 23 octobre, le média a publié des informations sur 683 Israéliens tués lors de l'offensive menée par le Hamas, y compris leurs noms et lieux de leur mort le 7 octobre.
Parmi eux, 331 victimes – soit 48,4 pour cent – ont été confirmées comme étant des soldats et des policiers, dont beaucoup de femmes. Treize autres sont décrits comme des membres des services de secours, et les 339 autres sont apparemment considérés comme des civils.
Bien que cette liste ne soit pas exhaustive et ne représente qu'environ la moitié du bilan déclaré des morts par Israël, près de la moitié des personnes tuées dans la mêlée sont clairement identifiées comme des combattants israéliens.
Jusqu’à présent, (24 octobre) aucun décès d’enfant de moins de trois ans n’a été enregistré, ce qui remet en question le récit israélien selon lequel les bébés étaient la cible des combattants de la résistance palestinienne. Sur les 683 victimes signalées jusqu'à présent, sept étaient âgées de 4 à 7 ans et neuf de 10 à 17 ans. Les 667 victimes restantes semblent être des adultes.
Si les massacres attribués au Hamas ont réellement existé, ce serait un terrorisme absurde, dont l'extrême-droite israélienne allait s'emparer pour justifier des crimes contre l'humanité massifs, à commencer par la privation d'eau, de nourriture de médicaments, et la colonisation brutale en Cis-Jordanie, et bombardements. Plus vraisemblablement il s'agit d'intox, face à la mobilisation massive contre la loi réformant la justice israélienne, loi qui provoquait la démission de plusieurs centaines de réservistes et affaiblissit gravement l'armée.
Il reviendra aux historiens d'établir le vérité sur le 7 octobre, ce qui l'a précédé et ce qui l'a suivi. La propagande a été une arme puissante dans toutes les guerres. (Il a fallu 2000 ans pour se dégager de la vision des gaulois diffusée par Jules César, "La guerre des Gaules "). Michel-Lyon
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Assassinats, arrestations, tortures, viols, incendies de villages entiers… Depuis 2017, les forces armées du
Myanmar
mènent une véritable campagne de nettoyage ethnique contre la minorité musulmane rohingya.
Cette violence a poussé plus de 700 000 Rohingyas à fuir au Bangladesh : parmi eux, Sawyeddollah, un jeune militant de 22 ans, qui accuse Facebook, sa société mère Meta, et son fondateur Mark Zuckerberg d'avoir alimenté la haine et la violence envers le peuple rohingya.
META DOIT VERSER DES RÉPARATIONS AUX ROHINGYAS :
ENSEMBLE, SOUTENONS SAWYEDDOLLAH DANS SA DEMANDE DE JUSTICE !
Car les preuves sont là : nos experts ont publié l'année dernière un rapport révélant comment les algorithmes de Facebook ont favorisé de manière proactive la diffusion de messages d’appel à la haine et à la violence contre les Rohingyas.
Si nous pouvons mener de telles recherches sur des géants comme Facebook, si nous pouvons en toute indépendance dénoncer le fonctionnement de Meta, et si nous pouvons mener une campagne d’une telle ampleur pour Sawyeddollah et tant d’autres, c’est avant tout grâce à votre soutien financier : il nous est indispensable pour sauver ou changer des vies, libérer des prisonniers injustement détenus, protéger des personnes en danger et mettre fin à l'impunité !
Jean-Claude Samouiller Président d'Amnesty International France 3 12 2023
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Je reproduis ici un communiqué de l'UJFP qui donne de la hauteur sur des évènements hautement dramatiques pour les populations concernées. Michel-Lyon
Gaza : le colonialisme, l’apartheid et le suprémacisme à l’origine du carnage
par Pierre Stambul porte-parole de l'Union juive française pour la Paix. UJFP
À l’heure où ces lignes sont écrites, les pires images nous arrivent de Gaza : quartiers pulvérisés, cadavres de civil.es arrivant par centaines dans des hôpitaux qui n’ont plus ni électricité, ni médicaments quand ils n’ont pas été détruits. Une nouvelle « Nakba » (catastrophe, nettoyage ethnique) est en cours.
Des images insoutenables sont aussi arrivées d’Israël. Comme dans beaucoup de guerres coloniales, il arrive que les civil.es du pays colonisateur subissent aussi la violence extrême que connaissent les colonisés.
Le Caire
Depuis des mois, nous préparions un voyage à Gaza via l’Égypte avec des élu.es. Après le massacre intitulé Bordure Protectrice en 2014 (2400 mort.es, essentiellement des civil.es), le gouvernement égyptien a signé avec l’Union Européenne un accord stipulant que toute demande d’un citoyen européen désirant aller à Gaza via l’Égypte doit être déposée par les autorités de son pays.
Quand il a été clair qu’on devait en passer par là, nous nous sommes adressé.es à la diplomatie française. Notre dossier a transité de Jérusalem au Caire puis au Quai d’Orsay. Le débat a dû être rude parmi les diplomates. Et puis, le 28 septembre, alors qu’on n’espérait plus, la France a donné son accord. Au Quai d’Orsay, on nous a dit que la France n’avait pas le droit d’interdire à un député d’aller à Gaza.
Le 30 septembre, 7 solidaires dont un député, son attachée parlementaire et quatre solidaires qui avaient déjà été à Gaza sont arrivé.es au Caire. Nous pensions que l’autorisation égyptienne de traverser le Sinaï serait dans ces conditions une formalité rapide.
Il est vite apparu que, pour le moins, les autorités égyptiennes prendraient leur temps pour délivrer leur décision. Le correspondant de l’UJFP (Union Juive Française pour la paix) à Gaza, celui qui a permis la construction du château d’eau, des canalisations, de la maison des paysans et de la pépinière solidaire, nous a rejoints au Caire.
Et puis, le 7 octobre, les brigades Al Qasam ont brisé en une vingtaine de points l’enfermement de Gaza. Nous étions stupéfaits.
Les déclarations
Notre correspondant (nous l’appellerons B) a toujours été extrêmement critique vis-à-vis des partis politiques palestiniens. Il faut lire attentivement les déclarations qu’il nous a faites. Elle sont, à mon sens, très représentatives de l’opinion publique à Gaza.
9 octobre :
Avant hier matin, le monde s’est réveillé avec la nouvelle de l’entrée de la résistance palestinienne dans les colonies entourant Gaza. Le monde a dénoncé cet acte et accusé directement les Palestiniens de terrorisme sans réfléchir aux raisons qui ont conduit à cette situation.
Nous sommes des gens qui ont toujours été des amoureux pacifiques de la vie et de la paix. Mais l’occupation israélienne ne nous a laissé aucune place pour la vie, et ils n’ont respecté aucun accord ou traité. Ils ont continué à confisquer des terres, depuis 1948 jusqu’à aujourd’hui, et à tuer tout ce qui est palestinien. Ils ont assiégé plus de 2,3 millions de Palestiniens depuis 2006 et ont fait de la bande de Gaza une immense prison. Des familles entières ont été retirées du registre d’état civil pendant des années à cause du bombardement de leurs maisons sans avertissement.
Les Palestiniens n’ont pas cherché la guerre, mais les Israéliens n’ont laissé aucune chance aux Palestiniens de vivre. Les Palestiniens ont appelé à tant de reprises le monde à arrêter l’agression d’Israël et à briser le blocus de la bande de Gaza. Mais le monde était sourd et muet. Il tournait le dos aux Palestiniens, indifférent à leurs souffrances.
Ce qui s’est passé aujourd’hui devait être attendu, sachant l’injustice envers les Palestiniens et la marginalisation continue de leur société.
La communauté internationale est ainsi principalement responsable de l’effusion de ce sang des deux côtés. La communauté internationale doit mesurer les conséquences de ce qui est en train de se passer, et changer sa stratégie pro-Israël.
Le 13 octobre, bloqué au Caire alors qu’une centaine de personnes se sont réfugiées dans sa maison, au centre de la bande de Gaza sans eau, ni nourriture, il lance un appel :
Rien n’est plus faux que de présenter la situation aujourd’hui comme « une guerre entre le Hamas et Israël ». C’est toute la population gazaouie qui subit un massacre, et c’est aussi toute la population gazaouie qui crie son droit à l’existence, son droit à vivre. Au moment où le discours répété sur toutes les ondes prétend que les bombardements se « justifient » par l’« éradication du Hamas », il faut prendre conscience que la société gazaouie est pluraliste, divisée politiquement, mais unie, par force et par volonté, dans le cri de son droit à l’existence. Pour faire taire ce cri il faudra tuer l’essentiel de cette population – et c’est ce qui se passe sous nos yeux.
Il faut écouter les voix de Gaza :
Vous croyez que les bombes choisissent les membres du Hamas ? Mensonge stupide. Les gens, quelles que soient leurs opinions, sont poussés par les bombardements à se rassembler en groupes importants dans des immeubles. Ces immeubles sont alors bombardés. C’est par familles entières que ces meurtres sont commis.
Que va-t-il se passer quand plus de 2 millions de personnes vont se retrouver au sud du Wadi Gaza ?
Je peux décrire la situation de ma maison : plus de 100 personnes sont accueillies maintenant, tout le monde ne peut pas entrer, il a fallu que les gens se séparent, femmes et enfants à l’intérieur, les hommes restant autour de la maison. Or il n’y a pas d’eau ! Ni pour boire, ni pour se laver. On manque aussi maintenant de nourriture, on n’a pas de quoi nourrir autant de gens.
C’est une nouvelle Nakba qui est en train de se dérouler.
L’urgence n’est ni un corridor humanitaire, ni une modération des bombardements. L’urgence est l’arrêt des bombardements sur la population de Gaza. Il faut absolument l’obtenir de la dite communauté internationale.
Déni et complicité
Dans mon éducation juive, le négationnisme est un crime absolu.
On assiste aujourd’hui à un véritable négationnisme vis-à-vis des Palestiniens. Ils ont été victimes d’un nettoyage ethnique prémédité en 1948. L’occupant a délibérément violé la résolution 194 sur le retour des réfugiés et il a détruit des centaines de villages, allant jusqu’à effacer la trace de la Palestine. Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem Est sont occupés depuis 1967 alors que la résolution 242 a exigé le retrait d’Israël de ces territoires. Un million de Palestinien.nes ont connu la prison. Plus de deux millions de Gazaouis sont bouclés par terre, par air et par mer depuis 2006. Un mur de 700 km balafre la Cisjordanie et contribue au vol des terres. Toutes les associations des droits de l’homme, y compris celles d’Israël, ont conclu qu’Israël est un État d’apartheid. Fort logiquement, le sionisme a conduit à l’arrivée au pouvoir en Israël de fascistes, de racistes, de suprémacistes, d’intégristes. C’est comme si l’OAS avait gagné la guerre d’Algérie.
Nier que la Palestine est victime depuis des décennies de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, c’est du négationnisme. Dans cette guerre coloniale, il y a un occupant et un occupé. Les Israéliens ne sont pas des victimes. Ils sont les citoyens d’un État colonial et, comme en France à l’époque de la guerre d’Algérie, ils sont bien peu nombreux à dire non.
Cette situation est rendue possible par des décennies d’impunité qui ont fait perdre tout sens moral à la majorité des Israéliens. La « communauté internationale » porte une responsabilité majeure. Elle arme Israël. Elle défend en toute circonstance son régime, quels que soient les crimes qu’il commet.
Il est faux de croire qu’Israël est soutenu parce que l’Occident se sent coupable par rapport à l’antisémitisme et au génocide nazi. Le souvenir de ces crimes est instrumentalisé pour soutenir un gouvernement raciste. Israël est soutenu par l’Occident parce que cet État est devenu un exemple de reconquête coloniale et un laboratoire des technologies modernes de répression et de surveillance des populations réputées « dangereuses ». Pour tenir le Proche-Orient, l’Occident a besoin d’Israël et des États féodaux, dictatoriaux et patriarcaux de la région.
Le carnage actuel est également rendu possible par les « accords d’Abraham ». L’Occident a installé à la tête du monde arabe des dirigeants qui appartiennent au même camp et qui « normalisent » leurs relations avec Israël en acceptant l’éradication de la Palestine.
Que s’est-il passé le 7 octobre ?
Je n’ai que la parole des Palestiniens qui étaient avec nous au Caire.
Un nombre très limité de personnes a préparé l’attaque du 7 octobre. Le Hamas a tiré les leçons de ses échecs passés. Les téléphones qui sont écoutés n’ont pas été utilisés. Les personnes susceptibles d’être des « espions » (toutes les méthodes sont utilisées pour pousser un Palestinien à « collaborer » : l’argent, le chantage, « l’honneur », les soins pour les proches …) ont été tenues hors de ce projet. Mais surtout, le Hamas a utilisé des hackers qui ont neutralisé toute l’informatique de l’armée israélienne pendant quelques heures. Les avions n’ont pas pu décoller. Le « Dôme de fer », offert par les États-Unis, a tardé à fonctionner. Les vedettes maritimes sont restées clouées. La barrière de séparation qui sépare Gaza d’Israël sur 40 km a été détruite sur plusieurs km sans aucune riposte. Les « tours tueuses », mélange de Moyen-Âge et de technologie futuriste qui sont télécommandées, ont été dynamitées. Les troupes israéliennes, occupées à protéger les pogroms des colons de Cisjordanie, étaient dégarnies et les assaillants (arrivés parfois en ULM ou en parapente) ont été eux-mêmes surpris de pénétrer profondément sur le territoire israélien. Certains sont allés jusqu’à Rahat, la grande ville bédouine près de Beersheva.
Incontestablement, des crimes de guerre ont été commis. Amnesty International est crédible en toutes circonstances, sur cette dénonciation, comme sur le fait qu’Israël est un État d’apartheid. Par contre les histoires de bébés éventrés ou décapités font partie de la propagande. Les journalistes de CNN arrivés sur lieux où cette horreur était censée avoir eu lieu, ont formellement démenti.
Gaza est une société très pluraliste. J’y ai entendu des critiques extrêmement violentes contre le Hamas, son autoritarisme, sa volonté de dicter sa loi à la société, sa corruption. Mais il y a eu unanimité pour approuver l’attaque du 7 octobre. Pour une fois, les Gazaouis ont eu l’impression qu’ils n’étaient plus seulement les victimes d’une agression permanente et de la destruction de leur société.
Je citerai mon père, un des rares survivants du groupe Manouchian, peu avant sa mort : « nous savions que, si nous combattions, nous étions condamnés à mort, et si nous ne combattions pas, nous étions aussi condamnés à mort. Alors nous avons décidé de combattre ». C’est ce que la population de Gaza a massivement ressenti. Et, à ma connaissance, le Hamas a demandé à toutes les factions politiques de Gaza de prendre des otages et toutes ont accepté, y compris le Fatah et la gauche.
Les victimes civiles
Tuer des civil.es, même quand ils/elles appartiennent au camp ennemi, est inexcusable. C’était déjà vrai à Dresde ou Hiroshima en 1945. Je n’excuse rien, j’essaie juste d’expliquer comment c’est ressenti.
À Gaza, la population civile est systématiquement massacrée depuis des années : 1400 mort.es en 2008-9, 170 en 2012, 2400 en 2014, 350 lors des « Marches du Retour avec 8000 estropié.es … À l’heure où ces lignes sont écrites, le chiffre de 2014 est dépassé. La majorité des victimes sont des femmes, des enfants, des vieillards. Le mokhtar de Khuza’a a perdu deux fils. Mariam Abu Daqqa, en pleine tournée en France, a perdu 26 membres de sa famille, dont des bébés, et sa maison est détruite. Les hôpitaux sont bombardés. Sans électricité, ni médicaments, les blessé.es y meurent. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont déplacées et l’armée israélienne ordonne à plus d’un million de personnes de partir.
La compassion de nos dirigeant.es et de nos médias s’est arrêtée aux victimes israéliennes. Pourquoi ce « deux poids, deux mesures » ?
Il y a eu des centaines de civil.es israélien.nes tué.es dans des kibboutz, dans une rave party, à Ashkelon ou Sderot. Pourquoi l’opprimé (les Gazouis) s’en est-il pris à la population civile ?
Quand on est sur la frontière Est de Gaza, on voit de l’autre côté de la frontière des plantations luxuriantes et des piscines. À Gaza, 97% de l’eau est inconsommable. Parce que les Israéliens ont massivement pompé la nappe phréatique, celle-ci a été envahie par la mer. On compte 150 puits le long de la frontière, côté israélien, c’est documenté.
À Ashkelon, l’office de tourisme conseille d’aller sur un petit monticule qui domine Gaza. À chaque bombardement, le panorama est fantastique. Et Sylvain Cypel raconte comment, lors d’un précédent bombardement, sur les plages d’Ashkelon, les gens applaudissent les bombardements entre deux baignades.
Sderot est une ville essentiellement peuplée de Juifs maghrébins. On les a amenés là en leur disant : « c’est le désert, vous ne serez pas dépaysé.es ». C’est le racisme interne à la société juive israélienne. Le taux de chômage et de pauvreté est important. Il y a plus de 20 ans, les gens allaient faire leurs courses à Gaza et il y avait eu une pétition commune demandant la paix. Aujourd’hui, la ville a voté massivement pour les suprémacistes. Ce genre de phénomène s’est déroulé pendant la guerre d’Algérie avec le FLN mettant des bombes dans les cafés français et des bastions communistes pieds-noirs basculant en partie du côté de l’OAS. Dans une guerre coloniale, les civil.es du pays colonisateur sont forcément impliqué.es.
Les plus belles analyses ont sans doute été écrites par des anticolonialistes israélien.nes : Amira Hass et Gideon Lévy dans Haaretz, Ilan Pappé, B’Tselem, Breaking the Silence. Tou.tes expriment leur effroi, disent qu’ils ont des proches parmi les victimes. Et tou.tes disent que le responsable, c’est l’occupation, l’apartheid et l’impunité. Déjà, il y a 30 ans, Nurit Peled dont la fille, Smadar, venait de mourir dans un attentat du Hamas avait écrit à Nétanyahou : « tu obliges nos enfants à être des assassins ou à être assassinés. »
Le Hamas est-il un groupe terroriste ?
Le mot « terroriste » est utilisé n’importe comment. Pour les Nazis, la Résistance était « l’armée du crime ». Le FLN algérien a été déclaré terroriste. Nelson Mandéla et l’ANC aussi. Et s’il y a un pays qui a été dirigé par des terroristes, c’est bien Israël avec Menahem Begin et Yitzhak Shamir, ce dernier ayant en plus assassiné des soldats anglais alors que l’extermination des Juifs était à l’œuvre. Et que doit-on dire du terrorisme d’État ? En Irak comme en Cisjordanie.
Le Hamas, c’est la branche palestinienne des Frères Musulmans. Ceux-ci représentent 30 % de la population égyptienne. Ils ont cru pouvoir imposer leurs conceptions obscurantistes et ils été lâchés par la population. Mais la dictature militaire qui les a renversés est 100 fois pire avec des dizaines de milliers de prisonniers politiques, la torture, la corruption, la collaboration avec Israël dans le blocus de Gaza …
Le Hamas a gagné les élections de 2006 (parfaitement démocratiques) sur un double rejet : les accords d’Oslo et la corruption. Même dans la bande de Gaza, il n’a eu que 40 % des voix. Il est clairement haï par une partie de la population. J’ai rencontré en 2016 deux de ses dirigeants, j’ai été interrogé par sa police et ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.
Mais, désolé, il est perçu (à juste titre) comme un des éléments de la résistance palestinienne. Les raisons de son attaque (peut-être empêcher une normalisation avec l’Arabie Saoudite) et les méthodes employées n’ont jamais été débattues démocratiquement, mais le soutien à ce qu’il vient de faire va largement au-delà de sa base sociale.
La guerre qui se déroule en ce moment n’est pas une guerre contre le Hamas. C’est une guerre de destruction de la société palestinienne.
Exiger qu’on qualifie le Hamas de terroriste alors qu’Israël utilise des méthodes authentiquement terroristes contre la population civile, c’est un non-sens. Décorer la Tour Eiffel aux couleurs d’Israël, c’est une obscénité.
Une nouvelle Nakba ?
Quand le ministre Yoav Galant traite les Palestiniens d’animaux humains et qu’il ordonne à plus d’un million de personnes de partir sous les bombes, on n’a plus du tout affaire à ce que complaisamment les médias appellent une riposte ou une action de représailles.
On m’avait parlé à Gaza d’un plan visant à regrouper des centaines de milliers de Palestiniens dans le nord du Sinaï et à qualifier cela « d’État palestinien » pendant que l’essentiel de la Cisjordanie serait annexée. Je n’en croyais pas un mot. Et puis, il y a eu Trump et le plan Kushner qui reprenaient cette idée.
Beaucoup de Palestinien.nes disent qu’ils/elles préfèrent mourir sur place plutôt que de partir. En même temps, ils/elles expliquent qu’il est tombé plus de bombes sur Gaza en 3 jours qu’en Afghanistan pendant un an, que la population n’a plus d’eau, de nourriture, d’électricité, de médicaments. Ils/elles parlent de génocide, d’Hiroshima. Nul doute que, si la frontière de l’Égypte complice s’ouvre, beaucoup vont fuir.
Et si c’était le but des dirigeants israéliens ?
La Palestine criminalisée en France.
Cela fait bien longtemps que le pouvoir en France piétine les libertés, nasse les manifestations, utilise une violence policière extrême contre les Gilets Jaunes ou à Sainte Soline et dissout des associations.
La France est le seul pays occidental où les manifestations pour la Palestine, même déclarées, sont interdites. Des militant.es, dont des membres de l’UJFP, sont arrêté.es ou mis en garde à vue. Des officines diverses demandent la dissolution des associations qui défendent la Palestine. L’antisionisme, comme l’anticapitalisme deviennent des crimes dans un pays qui laisse les migrant.es se noyer.
L’extrême droite en embuscade, soutient sans réserve Israël.
Les médias déversent un discours à sens unique, criminalisant la France Insoumise parce qu’elle ne hurle pas avec les loups.
Darmanin qui prétend « défendre les Juifs de l’antisémitisme » est l’auteur d’un livre bourré de stéréotypes antisémites.
C’est sans doute la preuve que le soutien au peuple palestinien, menacé et abandonné, est essentiel dans notre combat sur le thème : « un autre monde est possible ».
Pierre Stambul, le 15 octobre 2023
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je suis Shabnam Salahshoor, une militante afghane désormais réfugiée en France.
Le 26 août 2021, lors de la prise de Kaboul par les talibans, je me trouvais à l'aéroport de la ville pour tenter de fuir l'Afghanistan. Quelques minutes après mon arrivée, une explosion dévastatrice a retenti, faisant des centaines de victimes, semant la terreur.
Cette tragédie a engendré en moi un traumatisme si profond que j'ai du mal à l’exprimer, perturbant grandement ma stabilité émotionnelle et mentale.
Après cette épreuve, je suis restée à Kaboul et ai entrepris les démarches pour obtenir un visa pour le Pakistan. Durant cette attente, j'ai pris part à des manifestations aux côtés d'autres femmes afghanes pour protester contre le régime des talibans.
Les regards méprisants des talibans restent ancrés dans ma mémoire. Ils ne nous percevaient pas en tant qu'êtres humains, mais comme des objets impurs. Leurs regards étaient déshumanisants, intolérants et effrayants.
En octobre 2021, après avoir quitté l'Afghanistan pour me rendre au Pakistan par voie terrestre dès l'obtention de mon visa, j'ai finalement rejoint Paris via un périple aérien passant par Doha, Milan et le Luxembourg avant d'arriver en France.
Je me réjouis du fait qu'Amnesty International France ait lancé une pétition pour obtenir davantage de visas afin d'assurer la protection des femmes afghanes. Celles qui fuient vers l'Iran et le Pakistan ont besoin de votre voix, car vous représentez leur unique espoir dans cette situation désespérée. Les femmes afghanes se trouvent cloîtrées chez elles, comme des oiseaux en cage. Engageons-nous à être leurs ailes pour leur permettre de s'envoler vers la liberté.
Un jour, j'espère que je verrai l’Afghanistan sans guerre ni inégalités, avec de la justice, de la liberté et de l’égalité, pour que nous puissions retourner dans notre pays qui est nous est cher.
Shabnam Salahshoor