Bonjour,
Hier samedi 6 novembre, je suis allé à la manifestation à Mauzé sur le Mignon pour la défense de l’eau. Merci à tous ces visages qui m’ont fait tant de bien.
Comme je suis vieux et fatigué, je n’ai pas pu faire la marche. Le préfet venait de prendre des arrêtés pour interdire des routes et la zone où la bassine de Mauzé est en construction malgré son illégalité. Je n’ai pas compris comment la FNSEA pouvait y être. C’était interdit. Mais pourquoi y être au fait ? Pour voir la destruction du paysage que nous avons toujours connu, nous les anciens ?Ont-ils fait un banquet ? Ont-ils emmené leurs enfants et petits-enfants ? Que leur disent-ils ? Se promènent-ils avec eux près des rivières qui sont à sec ? J’espère que leurs enfants n’aiment pas la pêche car ils ne peuvent plus le faire dans le Clain, le Mignon, la Boutonne... Ont-ils joué de la musique pour fêter la vie qu’ils semblent défendre ? Mais au fait, ils défendent la vie ? Comment peut-on défendre la vie en détruisant la 2ème zone humide de France ?
J’avais tant de questions dans ma tête sur le champ de foire de Mauzé en regardant les gens venus de si loin. A l’appel de Bassines Non Merci, La Confédération paysanne, la LPO, les Soulèvements de la Terre. Une assiette à la main, on discute. Des gens de Montpellier, de Moselle, du Jura, du Cher, de Bretagne, de la Vienne, de Bagnères-de-Bigorre…Des enfants, des vieilles, des poussettes, des cannes...Des jeunes bière à la main, ça la presse aime bien. Elle a raison la presse, la bière des faucheurs était très bonne. Mais j’en ai bu peu, la prostate n’est pas ma copine.
Comme je suis vieux et fatigué, je n’ai pas pu faire la marche. Mais j’ai pu replier quelques bancs après le banquet. Je n’ai rien vu de la marche.
Sur le champ de foire, j’ai vu la l’amour de la vie, pour les oiseaux, les fleurs, les maraîchers, l’eau qui nous manque. J’ai vu des paysans de la confédération paysanne si courageux, souriants malgré la fatigue. J’ai vu notre joie commune pour défendre nos biens communs pour une vie douce et belle. L’accaparement salit notre monde, l’industrie alimentaire n’est pas l’agriculture. L’agriculture, c’est autre chose. C’est faire pousser sur des sols vivants des cultures vivrières. L’agriculture, c’est le partage, l’amour des saisons, des animaux, l’entraide entre habitants. Hier la FNSEA est venue illégalement constater ce qu’elle saccage tous les jours à bas bruits. Combien de morts et de blessés ? Trop sûrement pour que cela fasse la une des journaux.
Bon dimanche et à bientôt, ici dans les Deux-Sèvres ou ailleurs. Loin des blablabla de la COP26.