Gustave FLOURENS, un intellectuel révolutionnaire, du Second Empire à la Commune de 1871, L'Harmattan.
Il y a deux ans, au moment du 150e anniversaire de la Commune de 1871, à Paris, j'avais publié un billet de blog sur Gustave FLOURENS, fait prisonnier le 3 avril lors de la tentative des Fédérés en direction de Versailles et assassiné alors par un officier versaillais.
Flourens était un des chefs populaires du Paris rebelle, décidé à s'opposer à la politique de renoncement des hommes du gouvernement provisoire et à obtenir l'élection d'une "Commune de Paris" au suffrage universel.
Flourens est aujourd'hui peu connu, aucune biographie n'existait, j'ai décidé de pousser plus loin les recherches, j'ai eu accès à des archives inexploitées. Un livre en a résulté. Il paraît aujourd'hui, ce 25 mai 2023.
Gustave Flourens était, une génération avant que ce terme vint à s'imposer lors de l'Affaire Dreyfus, un intellectuel ; un universitaire qui, ayant refusé les règles de la carrière et du conformisme ambiant, avait rompu avec le régime impérial, épousé les principes de la libre pensée et de l'anticléricalisme, rallié le camp des républicains puis adhéré aux idéaux socialistes. Il appartenait à ces milieux nouveaux, formés de membres des professions libérales, des petits fonctionnaires, des professeurs, des journalistes, des médecins, des artistes, qui s'étaient "radicalisés", vivaient parfois la bohème, fréquentaient les quartiers ouvriers du nord et de l'est du Paris d'Haussmann, se mêlaient à l'agitation républicaine et socialiste et, quand ils n'étaient pas en prison ou en exil, occupaient les tribunes des clubs et des réunions publiques.
Flourens devint ainsi un intellectuel révolutionnaire. Pendant toute la durée du Siège de Paris, il n'eut qu'un objectif, celui de renverser le gouvernement provisoire et installer un pouvoir "communal" qui aurait pris en charge la lutte victorieuse contre les Prussiens. Lorsque la Commune fut élue, il représenta Belleville et, dès les premières heures, il fut de ceux qui voulaient, de toute urgence, marcher sur Versailles à la tête des bataillons fédérés, pour renverser le gouvernement de Thiers. L'offensive eut lieu, elle échoua, Flourens est mort dès les premiers jours de la Commune. Il n'a pas connu les journées terribles de la Semaine sanglante dont nous commémorons, ces jours-ci, le 152e anniversaire.
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