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Historien, membre du Groupe d'histoire sociale (GHS), recherches sur l'histoire des sciences et des milieux scientifiques.

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Billet de blog 28 février 2017

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Jean-Luc, écoute le pays !

La désinvolture du communiqué de Jean-Luc Mélenchon annonçant la fin des contacts avec Hamon a été un choc pour beaucoup de citoyens. C'est devant eux que doit être tranché le désaccord entre les deux candidats. Un débat s'impose!

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La désinvolture du communiqué de Jean-Luc Mélenchon annonçant la fin des contacts avec Hamon a été un choc pour beaucoup de citoyens. Comme beaucoup d’autres, j'étais satisfait quand Mélenchon a annoncé qu’il y aurait un débat public avec Hamon, qu'il invitait Hamon et Jadot le 18 mars à se joindre à la manifestation pour la VIème République à La Bastille, qu'il rencontrait P. Laurent pour essayer de resserrer les liens avec les communistes. Il avait tout à gagner à être "unitaire pour deux" dans cette situation au lieu de se figer dans une posture maximaliste et de glorieux isolement. S'il est vrai que la plupart des citoyens ralliés à la France insoumise n'imaginent plus de voter pour un candidat PS comme Hamon, profondément compromis dans le quinquennat et en qui ils n'ont plus aucune confiance, cela n'est pas vrai de tous les autres qui cherchent désespérément pour qui voter.

Alors que se joue une bataille essentielle pour "l'hégémonie" entre ce qui reste de la social-démocratie et une gauche de changement qui devient une alternative crédible, cette occasion est en train d'être gâchée. Par arrogance.

Les citoyens retiendront ce qui émerge : qu'une discussion publique avait été annoncée, promise, et finalement escamotée. Ils retiendront que Mélenchon croit avoir raison tout seul, qu'il a des rendez-vous secrets et non annoncés avec Hamon au lieu d'une rencontre cartes sur table et qu'il n'accepte que des ralliements (très rares, d'ailleurs...) au lieu de chercher à rassembler.

Le  refus de Jean-Luc Mélenchon de débattre publiquement avec Hamon, devant les électeurs, ce qui aurait pu leur permettre de conclure à l'impossibilité d'amener le candidat PS sur des positions de rupture avec le quinquennat, et à l'impossibilité d'un compromis entre la ligne Quinquennat-PS-Hamon et le programme de la France insoumise, est un scandale et une raison majeure de l'échec à venir de sa candidature. Jean-Luc Mélenchon, installé sur ses 12% de 2012, sur ses puissants soutiens de la France insoumise était en position de force pour se poser en rassembleur, au lieu de court-circuiter ses éventuels partenaires, au lieu de négliger les électeurs écologistes pendant que Jadot négociait un ralliement sans gloire, au lieu de tenir pour quantité négligeable ce qu'il reste d'électorat socialiste.

Jean-Luc Mélenchon met en scène sa solitude. Qui peut croire qu'il va agglomérer un quart ou un tiers de l’électorat sur une ligne « moi ou rien » ? Il ne suffit pas d'avoir raison. Il faut sentir une situation. On ne brutalise pas un électorat, ni une société toute entière.

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