Un ami (Fran Hoeffer) m'a prié de faire passer son billet. Le voici :
La guerre fait rage dans le bocage
C’est résolument que Michel Onfray a opté dans un vieux débat qui oppose la philosophie comme connaissance à la philosophie comme art de vivre. C’est ainsi qu’il déclare volontiers que le mensonge lui répugne, et que, contrairement à Freud, il fait ce qu’il dit, et dit ce qu’il fait. C’est ainsi qu’il s’intéresse, très légitimement, à la psycho biographie qu’il érige en objet d’interrogation et de critique philosophique.
Admiratifs de sa méthode, quelques zélateurs ont voulu vérifier à quel point il se conforme à ses propres principes. Enquête au cœur du bocage normand . Soit la première phrase de la page « biographie » sur son sitsite(http://pagespersoorange.fr/michel.onfray/biographie.htm) ... né le 1° janvier 1959, docteur en philosophie a enseigné dans les classes terminales d’un lycée technique de Caen de 1983 à 2002 …Les disciples ont été soulagés : Onfray est effectivement né le 1er janvier 1959, même s’ils regrettent que ce 1er. janvier ne soit pas celui d’un siècle nouveau.
En revanche, en consultant le fichier national des thèses, ils découvrent stupéfaits qu’il a soutenu un doctorat de troisième cycle en philosophie politique et juridique. Ils découvrent aussi que ce diplôme universitaire est bien différent du doctorat d’Etat qui seul, dans l’ancien système des thèses, donne droit au titre de docteur. Dès lors la polémique fait rage : la belle communauté onfrayenne se déchire : le Maître est-il ou n’est-il pas docteur ?
Il a été longtemps auxiliaire d’enseignement (vacataire) dans l’enseignement privé sous contrat. (On pourra admirer -photo ci dessous- l’établissement scolaire dans lequel il a enseigné pendant vingt ans à l’ombre d’une croix, après avoir semble-t-il échoué aux concours de recrutement (Capes, agrégation).
Il s’est trouvé sous l’autorité pédagogique de l’Inspection Pédagogique Régionale de philosophie. La réglementation sur la résorption de l’auxiliariat a amené l’inspection à le titulariser comme adjoint d’enseignement de l’enseignement privé, qu’il a quitté en 2002. Comment donc a-t-il pu, comme il le déclare, démissionner de l’Education Nationale qui n’a jamais été son employeur ? Nouvelle querelle chez les disciples.
Nouvelle question chez les disciples… Le Maître a parfaitement le droit de créer une université populaire et d’y enseigner, en ne s’autorisant que de lui même. Il a le droit de recevoir une subvention annuelle du Conseil régional de Basse-Normandie, lequel est libre de ses choix culturels. Mais les disciples se demandent si ce même Conseil régional peut longtemps ignorer que, de cette tribune, le Maître dénigre l’enseignement public de la République.
Perplexité et colère chez les disciples bons républicains, enthousiasme chez les autres.
Dans le bocage, la guerre fait rage.
Fran Hoeffer

Lycée Technologique Prive Sainte Ursule, Caen.
