Une seule pancarte aurait ete possible: "Tu ne tueras pas: c'est a Dieu qu'il appartient de venger l'honneur de son prophete, si et comme il le juge bon".
Mais c'eut ete la pancarte d'un croyant! Et si, dans cette foule, mon voisin ne croyait ni a Dieu ni a Diable au nom de quoi est-il venu refuser le droit de tuer? Au nom de quoi? Une societe simplement sceptique atteint la sa limite. Sade l'avait compris. Alors, on peut bien clamer qu'il n'y a pas blaspheme...
Le laique ecrit: "on peut critiquer voire tourner en derision une religion quelle qu'elle soit, et ce geste n'a rien a voir avec la stigmatisation d'une personne en raison de sa religion" (M. Pena-Ruiz, sur son blog mediapart janvier 2015).
Ah bon! Vraiment?
Alors je songe aux juifs pratiquants qui voyaient affichees dans Berlin, vers 1930, les caricatures du "Sturmer", et a ceux qui tombaient, en France, sur celles du "Je suis partout" Etaient-ils donc si susceptibles? Que n'avaient-ils lu M.Pena Ruiz, "prix laicite" 2014!
Notre laique veut cloisonner le religieux & le politique. Et comme tous ceux qui s'en tiennent aux mesures de simple police, il ne peut que mepriser et devaluer ce qu'ilparque. Ainsi faisait son maitre Emile Combes, qui etait amoureux d'une carmelite -mais apres les heures de travail, ou comme ce prelat qui n'aurait jamais fraude le controle des changes avant la fin de son sermon sur la pauvrete.
Laicite: substitut de la vraie tolerance: de0 celle qui n'ecartera pas aussi legerement que notre laique les effets deleteres tant individuels que collectifs de la satire -d'ailleurs toujours correlatifs de ceux, totalitaires de la censure qu'elle suscite.
Consciement ou pas, tout caricaturiste recherche l'economie dans la demonstration. Or aucune caricature n'est irrefutable. Aucun trait de crayon ne merite de nous faire lesiner sur l'argumentation. Le genie caricatural lui-meme l'exige, qui est aussi de donner a penser. C'est celui de la tolerance comme debat democratique.
Michel Piquet