Depuis deux jours, nous sommes l’objet d’une campagne d’information et de persuasion concernant la pollution de l’air due au taux élevé de particules fines (PM10) à Paris et « le » remède qui a été décidé : la circulation alternée.
Ce remède est-il efficace ?
La circulation alternée a été mise en place 4 fois depuis 1997.
Nous avons les moyens de nous en faire une idée assez précise[1].
L'annonce est qu'elle divise le trafic par deux. C'est faux !!!
Lors de la dernière utilisation de ce dispositif le 17 mars 2014, elle n’a diminué le trafic routier que de 18% à Paris et la concentration de particules fines PM10 que de 6% (source airparif)
Pourquoi ?
- Il n’est pas facile de contrôler des milliers de voitures en si peu de temps. D’ailleurs, quand vous marchez sur les trottoirs parisiens, amusez-vous à deviner quelles sont les plaques d’immatriculation autorisées ce jour-là. Vous verrez autant de véhicules dont le numéro se termine par un chiffre pair qu’impair !
- De nombreux véhicules ne sont pas concernés : véhicules d’intérêts général, pompiers, police, ambulance, éboueurs, taxis... Les voitures transportant au moins trois personnes, celles portant la nouvelle vignette « crit’air ».
Mais surtout....
- La pollution de Paris ne vient pas que de Paris mais à 70% d’autres régions françaises, et d’autres pays européens.
- Elle provient principalement d’autres causes que les gaz d’échappement des automobiles.
On constate donc une énorme disproportion entre l’effet de la circulation alternée (diminution de 6%) et le déploiement de la campagne de matraquage sur tous les medias, et des forces de police aux entrées de Paris.
Dans le même temps, RIEN, absolument rien n’est dit sur les autres causes de cette pollution (à part un timide conseil de baisser son chauffage de 1°). Rien non plus n’est dit sur les éventuelles actions engagées pour en diminuer les conséquences.
Certes, cette pollution est devenu un problème grave de santé publique. Mais tout se passe comme s'il était détourné de son objet et de son objectif.
Tout se passe comme si les pouvoirs publics profitaient de ces circonstances pour façonner l’opinion et générer dans les esprits cette « évidence » : les utilisateurs d’automobile sont les principaux responsables de cette pollution. Et cette autre qui en découle : il faut, à court terme, restreindre encore plus la circulation automobile dans Paris pour enfin la supprimer.
[1] Source : Le Monde.fr