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Après les calomnies, voilà maintenant le mépris bien poli et bien lisse. Je n’ai jamais eu la prétention de penser que la vie intellectuelle française avait besoin de moi et des mes hauteurs de vue. J’ai enseigné modestement pendant plus quarante ans la philosophie dans des classes terminales et j’ai participé à de nombreux débats, notamment au Greph ou bien à ceux que j’ai moi-même organisé dans mon dernier lycée en y invitant des intellectuels prestigieux.
J’ai eu parfois des élèves difficiles mais jamais ils ne m’ont méprisé de cette façon grotesque.
J’ai été souvent très heureux d’enseigner et pendant si longtemps. J’y reviendrai dans ce blog en évoquant quelques souvenirs.
J’ai toujours beaucoup aimé la psychanalyse et son histoire et je suis triste de voir qu’elle est défigurée par ceux qui pourtant devraient la défendre. Mais passons pour le moment.
Aujourd’hui, il me revient en mémoire, le beau journal de Julien Green, L’avenir n’est à personne (Fayard, 1993) dont le titre me rappelle d’ailleurs un autre texte, L’avenir dure longtemps de Louis Althusser qui est aussi un journal par certains côtés, un émouvant témoignage de la vie d’un homme, détesté lui aussi par des médiocres et des imbéciles.
Et voilà ce que je lis à la page 317 de ce journal de Green, datée du 8 novembre 1991 (vingt ans déjà!) et dans lequel il relate sa rencontre avec l’historienne venue l’interroger sur ses relations avec Gide, Stefan Zweig et la psychanalyse : “Hier, journée passée avec Elisabeth Roudinesco qui m’a paru plus belle encore qu’à l’ordinaire dans une grande robe blanche. Arrivée tôt, elle est restée une grande partie de l’après-midi.” Et encore : “Que son œil noir est beau et que l’intelligence y brille mystérieusement.”
On comprend à lire ces pages combien l’intelligence et la beauté peuvent rendre bêtes et jaloux ceux qui ne se nourrissent de la haine et du mépris des autres....