On se souvient des péripéties qui à la veille de l’été ont conduit au procès qui s’est tenu au tribunal de Nanterre[1]en juin dernier : Jacques-Alain Miller avait porté plainte pour diffamation contre Elisabeth Roudinesco, Henri Roudier, Philippe Grauer, la SIHPP (Société Internationale d’Histoire de la Psychanalyse et de la Psychiatrie), le CIFP (Centre interdisciplinaire de formation à la psychothérapie relationnelle) et le SNPPsy, (Syndicat national des praticiens
en psychothérapie relationnelle et psychanalyse). En septembre, Miller était débouté de l’ensemble de ses plaintes et condamné aux dépens. Le tribunal de Nanterre, dans sa sagesse, a ainsi préservé les droits de l’examen et de la critique intellectuelle, confirmant le droit inconditionnel à la liberté d'expression en s'appuyant sur la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Dans un épisode précédent[2], où j'annonçais ce jugement, j’écrivais que les aventures de Miller-Capitaine-Win-Win se changeaient désormais en mésaventures. Elles se transforment maintenant en déroute : son avocat confirme qu’il n’a pas interjeté appel.
Ce qui signifie qu’il a perdu définitivement le procès qu'il avait intenté à propos de l'affaire Mitra Kadivar et, à l’évidence, constitue une victoire pour la liberté d'expression.
Ce qui signifie aussi qu’il ne sera plus le Capitaine Win-Win, mais à jamais le Capitaine Lose-Lose.
[1] Lire : http://blogs.mediapart.fr/blog/michelrotfus/230613/jacques-alain-miller-capitaine-win-win1-au-tribunal
On trouvera dans cet article, toutes les précisions utiles pour comprendre les tenants et les aboutissants de « l’affaire Mitra Kadivar », ses suites judiciaires, toutes les explications qui montrent comment un chef d’école psychanalytique qui se veut l’héritière de Lacan, s’érige en censeur de tout débat intellectuel en tentant d’instrumentaliser la justice.
[2] Lire : http://blogs.mediapart.fr/blog/michelrotfus/130913/jacques-alain-miller-capitaine-win-win-deboute-de-toutes-ses-demandes-devant-le-tribunal-de-nanter#_ftnref1