Depuis la présidentielle, en seulement 6 mois, le paysage politique s’est modifié de telle manière qu’il est impossible d’oser un pronostic sur la façon dont il va se recomposer. La compétition forcenée des deux prétendants à la présidence de l’UMP est entrain de la faire exploser. Un certain nombre de ses d’adhérents penchent, les uns vers le FN, les autres vers Borloo : Que restera-t-il de ce parti de droite après ce reclassement inévitable ?
Ce glissement des militants, las de la guerre des chefs, ajouté au problème financier posé par le résultat des législatives, va voir émerger d’autres prétendants qui devront tenter de sauver ce qui peut l’être afin de se présenter aux prochaines municipales en capacité d’endiguer la débandade.
A gauche, les 6 mois qui viennent de s’écouler ont dessillé les yeux de beaucoup de partisans du PS, causé beaucoup de déception et d’amertume. Les représentants de son l’aile gauche protestent, lancent des cris d’alarme : Jusqu’à quand s’en contenteront-ils ? Comment pourront-ils encore longtemps cautionner une politique qui tourne le dos aux engagements de la campagne ? Combien de temps accepteront-ils d’être absents des organes dirigeants ?
Il y a parmi eux des femmes et des hommes qui se sentent incompris, écartés, oubliés ; pour s’en convaincre, il suffisait d’écouter l’intervention de Gérard Filloche au congrès du PS et l’émotion qu’elle contenait pour comprendre le drame de conscience qui assaille ces militants.
A force de contradiction, viendra le jour où ces socialistes authentiques, fidèles à Jaurès, rejoindront le Front de Gauche qui vient d’accueillir un 9e partenaire et propose des solutions pour vaincre la crise à travers son contre-budget et l’écosocialisme.
A ce constat s’ajoute l’attitude des représentants de l’écologie, un pied au gouvernement, l’autre à Notre-Dame-des-Landes. Fatalement, à force de contradiction, le PS voudra se délester de ces encombrants partenaires et se rapprocher du centre pour parvenir enfin à cet accord tant souhaité par ses caciques.
Quant au FN, il propose aux égarés de l’UMP, le repli sur soi, la haine de l’étranger, l’intégrisme religieux, en somme la résurgence de ce qu’a connue notre pays aux pires heures de l’avant-guerre.
C’est l’appât du pouvoir allié à un ego surdimensionné de deux hommes qui n’ont que les qualités qu’ils veulent bien s’octroyer, qui sont à l’origine de ce « Glissement tectonique des partis », cela se nomme aussi « La dérive des dirigeants ».