En page une de son édition datée du 2 août 2012, L’Est Républicain, sous la signature de Philippe Marcacci proposait un billet intitulé « Baudruche ».
Dans le corps de ce court texte, l’auteur écrit ceci : « Car, en dehors des JO, qui s’intéresse à l’escrime, sport d’un autre âge au verdict si incertain ; au judo, une discipline où l’on passe son temps à essayer d’accrocher la manche de son adversaire ; au canoë, une épreuve qui nage en plein remous ou bien encore au pistolet à dix mètres dont la plupart de nous ignorait jusqu’à l’existence ? ».
(Notez la syntaxe ! la plupart d’entre-nous aurait été plus... judicieux).
Si le journaliste envisage les sports cités comme peu intéressants en dehors des JO, comment se fait-il que le Judo soit le deuxième sport après le football en nombre de licenciés, que l’enseignement d’un code moral en huit points et le respect du lieu d’entraînement comme du partenaire par le salut soit plébiscité par les parents comme un début d’apprentissage indispensable à la vie en société. Comment se fait-il que, quotidiennement, trois millions et demi à cinq millions de téléspectateurs en moyenne aient suivi le parcours des judokas, au cours de ces JO, ce qui laisse supposer qu’ils ont assimilé les règles et le vocabulaire particulier de ce sport.
Qu’est-ce ce dédain, cet ostracisme envers un sport, quel qu’il soit, alors que la finalité de sa pratique est de procurer un épanouissement aussi bien physique qu’intellectuel et de favoriser et cimenter le rapport à l’autre. Qu’il y ait des disciplines confidentielles ou réservées à une élite, c’est vrai mais de là à les snober ou les ridiculiser, de la part d’un journaliste qui plus est, journaliste sportif, est une faute.
Faire l’apologie d’une élite en dédaignant la masse des anonymes d’où elle est issue ne peut mener qu’à une désaffection et une fracture. Exemple : Le football professionnel, ses internationaux et leurs supporters.