A la question :
Le football français est-il raciste d’après vous ?
Pape Diouf, le seul homme de couleur qui ait eu des responsabilités importantes dans le domaine du football a répondu :
« Je veux manier les mots avec prudence. Je dis simplement que, de la même manière que la société française, le football français discrimine, c’est indiscutable. Il n’y a pas à la tête d’une société du Cac 40, ni à la tête d’un corps important de l’armée une personne issue de la diversité, qu’elle soit noire ou arabe. Il n’y en a pas non plus à la tête d’un ministère régalien, sauf quand on veut saupoudrer un peu ! ».
Les quatre années de Sarkozisme ne justifient pas à elles seules ce racisme qui s’est installé insidieusement dans la société français. Ce réflexe vient de loin et va se nicher jusque dans les partis politiques. J’ai été un adhérent à 20 € du PS. Encore maintenant l’expression perdure, on me la resserre à l’occasion de rencontres et j’oublie les épithètes de « bourge » si la tenue vestimentaire est trop « in » ; heureusement pour moi, je ne suis ni noir, ni arabe.
Il nous faut toujours trouver un coupable à notre condition du moment. Il est plus facile d’accuser celui qui est en-dessous de soi que l’inaccessible patron ou actionnaire.
J’ai une amie qui me racontait l’anecdote suivante : la maison jouxant la sienne étant à louer elle est interpelée dans la rue d’un petit village du sud par une dame qu’elle connaissait de vue. Elle la salue et l’entend dire « Ne soyez pas inquiète, à côté de chez vous, vous n’aurez pas de noir ni d’arabe, c’est moi qui vais habiter cette maison ». Arrivée chez elle, mon amie s’est mise à pleurer. Comble d’ironie, le copain de sa fille est Algérien, j’imagine la gueule de la voisine quand elle va s’en apercevoir.
J’aimais bien le slogan de mai 68 « nous sommes tous des juifs allemands ». Ce cher Daniel, comme il a changé !