Il ne faut pas bouder ses plaisirs : Voir Sarkozy mis en examen fut l’un des rares moments qui, ces derniers temps, nous font espérer de la Justice de la République. Depuis le temps qu’il narguait les juges malgré de graves soupçons dans pas moins de six affaires connues laissait croire en une Justice à deux vitesses : celle des riches et celle des pauvres. Nous voici rassurés. Il y a pour lui comme pour tous, présomption d’innocence, laissons la justice faire son travail.
Un autre instant de bonheur fut de regarder la vidéo consacrée à la réunion de l’assemblée de l’agglomération de Montpellier de mai 2014. Voir et entendre le président et maire de Montpellier Philippe Saurel inviter notre camarade René Revol, vice-président, maire de Grabels mais aussi membre fondateur du Parti de gauche, à venir exposer le projet de régie publique de l’eau, a été, je l’avoue, un grand moment. Chargé de la mise en place de cette gestion, il a pu ainsi développer d’une façon claire, posée, la feuille de route pour parvenir dans un délai raisonnable à la réalisation de ce qui lui tient à cœur depuis plusieurs années. Pour le spectateur qui se remémorait la séance de juillet 2013 de cette assemblée (mais avec d’autres acteurs, les élections étant passées par là) et où un dénommé Pouget, défenseur de la délégation au privé tombée depuis dans les poubelles de l’histoire, accusait les élus de Gauche d’avoir « offert leur collaborationà des Allemands contre des entreprises françaises. » ce fut un instant jubilatoire et une belle revanche.
Et au terme de son intervention, entendre René Revol, avec une visible émotion, rendre hommage à madame Mitterrand, inlassable ambassadrice à travers le monde avec sa fondation « France Liberté » du droit d’accès à l’eau, bien commun de l’Humanité, avec des mots simples comme l’était cette belle personne, avait une puissante signification symbolique.
https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=ScDXPx7rM3s
À ces deux nouvelles parmi d’autres moins spectaculaires s’ajoutent malheureusement la déception du vote des députés PS baptisés « Les frondeurs ». C’est avec beaucoup de scepticisme que l’on accueillait les menaces de ces soi-disant rebelles qui allaient voter comme un seul homme contre le projet de budget rectificatif pour 2014 qui met en place la première partie du pacte de responsabilité ainsi que des mesures d'économies. En réalité, à part cinq absents et un contre, tous les autres ont voté pour. Ce n’est pas avec ces « frondeurs » en peau de lapin que nous ferons « la révolution par les urnes ». Qu’en pensent leurs électeurs ? Car c’est avec eux, spectateurs impuissants de l’usage qu’ils font de leur mandat que nous pourrons engager un dialogue pour une vraie politique de gauche non pas à travers un rassemblement de circonstance mais dans une large unité de la vraie gauche. Sans cette unité, nous ne parviendrons pas à revenir aux fondamentaux du socialisme bafoués par un président menteur et un gouvernement servile plus attentifs aux jérémiades des possédants qu’au malheur du peuple qui les a élus.
Mais c’est promis, juré, la semaine prochaine « ils assurent qu'ils n'ont pas dit leur dernier mot. Pas question pour eux de voter le projet de loi de finances rectificatif de la sécurité sociale (PLFRS), soumis à l'Assemblée nationale le 9 juillet. » Nous serons « attentifs » comme dit souvent la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, comme si « être attentif » pouvait changer quoi que ce soit à cette dangereuse pente austéritaire sur laquelle son parti persiste à engager notre République.
« Si on gagne une élection en détruisant ses propres valeurs, cela valait-il le coup de gagner ? Pour moi, la réponse est claire : on ne gagne pas et on ne gouverne pas avec des méthodes que l'on avait condamnées chez son adversaire
Pascal Durand, secrétaire national d’Europe Écologie-Les Verts