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Billet de blog 6 décembre 2009

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Max Gallo ou la vie de château

D'une tribune libre de Max Gallo, dans La Vie, hebdomadaire chrétien d'actualité, ce fils de piémontais, lui-même ancien député socialiste, académicien et conseiller occasionnel du président de la République, on extrait ceci : " Être Français, pour moi, c'est d'abord aimer le paysage de la France.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

D'une tribune libre de Max Gallo, dans La Vie, hebdomadaire chrétien d'actualité, ce fils de piémontais, lui-même ancien député socialiste, académicien et conseiller occasionnel du président de la République, on extrait ceci : " Être Français, pour moi, c'est d'abord aimer le paysage de la France. J'entends tout ce qui est inscrit dans l'espace, aussi bien le paysage rural que le paysage urbain ou monumental: une église, un château fort, c'est un paysage. (...) Etre français, c'est ensuite aimer la manière dont les hommes s'inscrivent dans ce paysage : comment ils le modèlent, le préservent, le prolongent."

Nous lui opposerons ces quelques lignes tirées du « Mentir vrai » et signées Aragon :« Pourtant, dit l'autre, nous aussi, c'est la France... » Il fallait bien en convenir, et que la France, ce n'était pas seulement des cathédrales, des maisons spacieuses, aux meubles bien cirés. La France, c'était aussi un pays de misères banales, avec son décor de mines, de taudis, de baraques enfumées, un pays d'hommes comme ceux-là, que Guy n'avait jamais vus que de loin ; et qui, sans doute, n'avaient pas tout à fait le même vocabulaire, mais qui à leur manière avaient le sens de la grandeur...»

Les ors de la République (ou le poids des ans) ont dû perturber l'intellect du romancier dont on peut supposer qu'il a troqué son allégeance à Sarkozy contre un fauteuil à l'Académie. Comment ? Être Français serait se complaire dans un passé révolu, sans élargir son horizon, aveugle au spectacle de la dérive des valeurs, avec un Président dont le salaire mensuel brut est de 21.133,37 €, des dirigeants d'entreprises sans scrupules qui signent, pour eux, des contrats de retraite comportant des clauses faramineuses de la main droite et des plans de licenciement de la gauche.

Posez la question aux mômes de banlieue, à leurs parents. Pour ces derniers, c'est trouver du travail, le conserver si possible quand ils en ont, élever les gosses et régler les factures. Leurs préoccupations rejoignent celles de millions de leurs concitoyens : vivre, exister.

Alors à la question « Qu'est-ce-que c'est qu'être Français » ils ne répondent pas, ils tournent le dos et serrent les poings.

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