« […] Il fait beau comme jamais un temps à rire et à courir
Un temps à ne pas mourir
Un temps à craindre le pire […] » Aragon
Delphine Batho : « …le tournant de la rigueur prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite… ».
Voilà où nous en sommes ! Débarquer une ministre en quelques heures pour avoir eu le courage et la lucidité de dénoncer la pente sur laquelle le pouvoir est lancé alors qu’il lui fallut quatre mois pour, enfin, se séparer d’un aigrefin qui fit plus pour déshonorer son camp qu’aucun autre des pires aigrefins.
Mais il y a mieux ! Entendre un ancien Président de la République fustiger une décision du Conseil constitutionnel, l’instance suprême de la 5e République, l’accuser de partialité, entendre la droite parler de jugement politique à son propos est une tentative de déstabilisation du régime.
Venant à la suite de la tirade du député Henri Guaino, nouvellement élu, devant l’Assemblée nationale qui a eu l’impudence de s’en prendre à la Justice en insultant, car n’est-ce pas une insulte que de dire à un juge qu’il « a déshonoré un homme, a déshonoré les institutions et a déshonoré la justice en plaçant Nicolas Sarkozy en examen. » et dénoncé dans plusieurs médias une "décision grotesque", "irresponsable", une "salissure pour la France".
Ces paroles déshonorent celui qui les a prononcées et donnent le sourire à Madame Le Pen.
C’est vrai, il n’y a pas que le tournant de la rigueur qui prépare la marche au pouvoir de l’extrême droite, il y a les propos séditieux d’hommes à l’esprit revanchard qui n’acceptent pas la défaite et ne respectent pas les institutions qu’ils ont la charge de protéger.
A ceux-ci se mêlent les folliculaires de service qui se gargarisent de la démission de l’ancien président tout en sachant qu’elle lui est interdite : « …l'ex chef de l'Etat "ne peut pas démissionner", Nicolas Sarkozy est membre de droit du Conseil constitutionnel, en tant qu'ancien président de la République, en vertu de l'article 56 de la Constitution et "la procédure de démission n'existe pas" ». Mais cela fait de l’audience et savonne la planche aux Solfériniens qui n’ont manifestement pas besoin d’une aide extérieure pour le faire.