Après le débat Cahuzac-Mélenchon, plus d’ambiguïté. Le Parti socialiste s’est dépouillé de sa veste de camouflage socialiste pour revêtir son habit de soirée social libéral. Il y a eu tromperie sur l’offre aux dernières élections. Le rapprochement avec le centre est sans doute programmé et la politique suivie restera celle du précédent quinquennat avec quelques ravaudages de façade pour faire passer la pilule... pour le plus grand bénéfice du « Tous pourris » et du FN.
Un éditorialiste écrivait il y a peu qu’il ne pouvait en être autrement sous la Ve République « aussi longtemps que la démocratie électorale reposera sur des promesses et non sur un contrat entre l'électeur et l'élu, elle ne sera rien d'autre qu'un jeu infantilisant, digne des monarchies de bas empire...En attendant, ce qui domine l'année, c'est la dégradation inouïe de nos mœurs politiques. Mensonges, truquages, corruption ont fait notre quotidien ».
C’est avec un aplomb phénoménal et une désinvolture cynique que le ministre du budget a confirmé le virage de son parti en précisant que, comme son interlocuteur la lui opposait, la lutte des classes était dépassée, qu’il n’y avait jamais cru.
Devant cette nouvelle donne se pose la question de l’orientation du Front de Gauche : Pourquoi ? « Sans les électeurs socialistes et les écologistes, aucune alternative n’est possible ». C’est d’eux que dépend le rapport de force qui peut faire basculer les options prises par ce Président et son gouvernement et les contraindre à mettre en œuvre une autre politique. C’est donc à eux que doit s’adresser la Gauche de transformation sociale sur des bases claires, précises, innovantes.
Une formule fait florès : « Sous François II, nous sommes passés à la case 1983 sans passer par la case 1981 ». C’est si vrai que c’est la patronne du MEDEF qui conduit encore et toujours le bal… avec les banques bien sûr.
Les congrès du PCF et du PG vont avoir lieu dans les mois qui viennent, les plateformes de discussion sont connues, la question du positionnement face à ce revirement avoué et assumé du PS devra être résolue et affirmée. Les objurgations ne suffisent plus, c’est un positionnement clair par rapport au pouvoir et une action vigoureuse que les électeurs réclament. Sinon, les quatre millions de voix de J-L Mélenchon n’auront duré qu’un seul été.
Le non respect des promesses faites par ce Président « de gauche » est une agression caractérisée envers le peuple qui l’a élu. Ce que ce peuple a accepté d’un Président de droite ne peut plus l’être d’un Président « de gauche ». A une agression s’opposent la résistance et l’union… dans la plus grande clarté. C’est cela aussi « L’Humain d’abord ».