Johanna Marines nous décrit une cité presque entièrement submergée par les eaux, plongée dans un air vicié, irrespirable. Les derniers habitants se sont réfugiés en haut des gratte-ciel et cet air indispensable se vend et s’achète comme une vulgaire savonnette et ce qui est rare est cher. C’est dire si la notion de bien commun a disparu… Et la planète est la proie d’aventuriers que nuls mensonges, nuls crimes ne rebutent !
Le cours du récit est d’une remarquable limpidité, les séquences s’enchaînent harmonieusement et les surprises dans le déroulé de l’action ne manquent pas, provoquées par la recherche de la vérité des deux héros de ce récit, Maïa et Naos, acharnés à sa découverte.
Beaucoup percevront en filigrane la description d’une société calquée sur celle à l’origine du cataclysme, où l’appât du gain et la soif de pouvoir restent les objectifs des dirigeants et dont les agissements rencontrent peu de résistance de la part de citoyens semblant frappés d’amnésie même après avoir traversé la pire des épreuves. « Mais prenez garde, car dans cette cité où tout n'est qu'illusion, un parfum de rébellion flotte déjà dans l'air ».
Un premier roman hautement conseillé, fruit d’une imagination "luxuriante", qui ne restera pas longtemps solitaire.
PS - Un coup de chapeau pour le format, le graphisme, les illustrations en réelle harmonie avec le contenu… vraiment un bel objet qui honorera votre bibliothèque.