Le Président et le soupçon

Une équipe française de foot signe un authentique exploit en coupe d’Europe et immédiatement le soupçon de truquage surgit. Quand Arsenal, en Angleterre, perd 8-2 sur son terrain face à Manchester United et gagne 5-3 quelques semaines plus tard à Chelsea, aucune réaction de ce genre, on applaudit point final.

Pourquoi ce soupçon ? Tout simplement parce qu’il nait spontanément du mensonge et de la dissimulation dès lors que ces derniers sont utilisés comme moyens de gouverner.

Depuis longtemps, des affaires de corruptions, de pots de vin, de détournements, de prévarications, de concussions sont soupçonnées ou découvertes, touchant toutes les strates de la société, s’ajoutant les unes aux autres et sans en voir jamais, ou rarement, leur dénouement judiciaire.*

S’ajoutant à cela, qu’il s’agisse de l’orientation de la politique du gouvernement téléguidée par le Président (nettement en faveur de sa parenté et de la bande du « Fouquet’s » au détriment des plus pauvres), du non respect des institutions, de l’instrumentalisation et l’entrave à la justice, à la police, de l’instauration par paliers de la haine de l’autre toujours présenté comme une menace, de ses décisions sans contrôle aucun des chambres élues concernant les sommets européens, des nominations, remises de décorations selon son bon plaisir comme un défi à ceux qu’il exècre, les pauvres, la gauche.

Le tout protégé par l’immunité dont il bénéficie jusqu’à la fin de son mandat ainsi que ses conseillers, ce qui paraît complètement surréaliste et suivi et approuvé sinon encouragé par des médias de connivence qui poursuivent leur œuvre de complaisance et d’accompagnement de cette politique.

Derrière chaque décision, déplacement ou discours il y a, dissimulés, une intention, un objectif.

On ne peut pas accepter le terme de « travailleur pauvre », tout comme sa réalité, dans ce qu’il laisse supposer d’exploitation de l’homme, ni accepter la richesse insolente des nantis, ni accepter qu’une femme accouche dans la rue. C’est cependant ce qu’il se passe dans un des pays les plus riches du monde et que cherche à dissimuler mais à perpétuer sinon aggraver ce Président et ses affidés.

Alors, bien sûr, la moindre anomalie dans le cours logique, attendu des événements, devient suspecte aux yeux de tous y compris pour des faits sportifs qui ne sont que péripéties.

C’est l’ère du soupçon permanent engendrée par la déliquescence et le détournement des institutions voulus par une Présidence qui ne cesse d’aller dans le sens du pire.

* On ne peut qu’approuver l’opiniâtreté et l’honnêteté de la démarche d’Arnaud Montebourg qui, après Le Languedoc-Roussillon et la région PACA, permet de porter le fer là où sévissent des baronnies d’une ère révolue. Sa proposition de porter à 67 ans la limite d’âge des investitures du PS est une bonne chose, n’en déplaise aux caciques chenus et rabougris à l’égo surdimensionné qui s’imaginent indiscutables.