J’ai passé un bon dimanche, chaud peut-être mais bercé par l’image qui me faisait rayonner de joie, celle que mon Président, entouré de tous ses séides, barricadé dans son palais à la recherche des « éléments de langage » destinés à répondre à Pujadas et aux internautes, lundi soir à la TV.
Ce quotidien numérique lilliputien, dont je suis l’abonné fidèle, fait trembler le plus « grand » d’entre nous. Que d’honneur ! Et les amis du Président, montés en première ligne pour le défendre avec leur vocabulaire « très vieille France » ! digne de « je suis partout » m’ont comblé.
Jugez vous-même : le bouledogue Bertrand traitant le site comme utilisant « des méthodes fascistes » rien que ça, le nez rouge du cirque Morano reprenant en cœur l’antienne et dénonçant « un site de ragots » et l’ineffable Lefèvre, toujours aussi triste que le croque-mort d’une bande dessinée célèbre, s’appropriant le titre « J’accuse » d’Émile Zola pour dénoncer
« les dégueulis populistes de l'opposition ». Je vous ferai grâce du reste.
Rien ne les arrête, rien ne leur fait peur sauf la perspective de perdre leur protecteur donc leur poste, ses émoluments et ses avantages.
Mais avant l’émission, leur patron prend la précaution de demander, sur « Facebook », les questions que les internautes ont l’intention de lui poser. Internet tant honnis, décrié, vilipendé, « Le tout à l’égout de la Démocratie » disait le patron du NO, redevient subitement fréquentable et utilisable. Sait-on jamais qu’une question inopportune vienne bouleverser le scénario bien huilé. Un revirement comme sait le pratiquer l’homme qui dit tout et son contraire dans la même phrase.
C’est la fille de Madame Bettencourt qui a fait procéder aux écoutes et les a communiquées à la police. Mediapart « n’a pas dénoncé mais a relaté » comme c’est sa raison d’être et la justice a considéré leur diffusion comme «la publication d'informations légitimes et intéressant l'intérêt général». C‘est donc cette brave dame qui a allumé la mèche qui tôt ou tard va faire exploser la mine. Tout au long de son parcours, au passage, elle réanime d’autres mèches qui vont activer des dossiers tels ceux de la Justice, de la liberté de la presse, de l’égalité devant l’impôt, de la conduite suspecte du garant de ces dossiers, le Président lui-même.
L’élection du Président au suffrage universel et les différentes retouches à la Constitution ont permis ces dérives qui défigurent la Démocratie. Une 6e République est plus que nécessaire pour retrouver les valeurs originelles d’une République garante des droits et devoirs de chaque citoyen et capable de châtier les coupables de la moindre faiblesse envers les puissances d’argent.