Voilà une semaine qui restera dans les annales de la campagne 2012. Une audience de 3 300 000 téléspectateurs jeudi soir à la TV, une affluence record au meeting de Nantes quelques jours plus tard (entre 3 000 et 6 000 personnes selon les titres) et cela suffit pour que des gazettes posent la question : « Sera-t-il le troisième homme ? ». Il, c’est Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche qui a été découvert et a occupé le net pendant des jours suite à une brillante et passionnante émission. Tous ceux qui l’ont visionnée ont été « scotchés » par la qualité de l’intervention et la découverte d’un programme « L’Humain d’abord » répondant à leurs grandes préoccupations…
…Et les « considérables » de la gent journalistique qui, jusque-là, le cantonnaient, avec dédain chez les uns et jubilation chez les autres, dans le rôle du croquemitaine aux côtés de Le Pen, le désignant comme « populiste », « extrémiste de gauche », l’hurluberlu du « Place au Peuple » et « Prenez Le pouvoir » vont devoir revoir leur copie, les spectateurs et téléspectateurs étant, même si ça les ennuient, leurs clients.
C’est en particulier le point de vue sur l'élection de l’omniprésent à la télé Monsieur Barbier, ci-devant directeur de l’Express, l’homme à l’échappe rouge, (le rouge de la honte et non le rouge de la révolution), qui ne considère que cinq vrais candidats dans cette élection : les 3 fréquentables, l’un étant son ami Sarkozy, puis Hollande et entre les deux, Bayrou et les extrêmes : Le Pen à droite, Mélenchon à gauche bien accolés pour les rendre semblables. Les autres… du menu fretin ! Voilà la conception de la démocratie et de la déontologie du métier d’un « important ». Bien sûr, il ne consentira jamais à admettre que le seul socialiste du lot soit Jean-Luc Mélenchon et il va continuer à pérorer jusqu’à bout en obscurcissant les débats afin de prêcher pour sa chapelle.
Tout comme ses confrères qui depuis des années nous inondent de leurs sentencieuses prédictions apocalyptiques sur ce qu’il adviendrait demain si on se laissait aller à voter pour la gauche… pour preuve de la qualité de leur prédiction, le livre sur les candidats commis par Alain Duhamel en 2007 dans lequel il avait tout simplement oublié celle qui fut au deuxième tour !
Ce qui a été réjouissant lors de l’émission de jeudi, c’est parfois l’éclat de panique qui traversait par instant le regard de l’interrogateur alors qu’il essayait de déstabiliser l’invité par une question qui aurait dû le mettre en colère ou, à tout le moins, en porte-à-faux : Quel fichu métier quand on a affaire à un interlocuteur intelligent, prévenu ou rétif.
Lors d’une précédente interview donnée par Mélenchon à la radio, à la question « Quelles sont les trois mesures de votre programme qui vous tiennent le plus à cœur, la réponse a été : « La planification écologique, la répartition des richesses et la sixième République ».
Etonnant, non ! A méditer.
Mais il est vrai que cette cinquième République est semblable à une chambre à air avec tellement de rustines qu’il y a plus de rustines que de chambre.