Il fulmine, tempête, vitupère, dénonce, son indignation l’étrangle, il n’a pas assez de mots pour stigmatiser l’action ou plutôt le manque d’action de ce Président et de son gouvernement. Il, c’est Gérard Filoche du Bureau politique du PS. Et je n’ose imaginer sa colère après la lecture des notes de Montebourg à Hollande et du peu de cas que ce dernier en a fait.
Filoche s’évertue depuis les dernières élections nationales à dénoncer la dérive droitière et le manque d’ambition de ce Président et de son gouvernement. Beaucoup de bruit et de fureur pour un piètre résultat ! Ses admonestations, ses mises en demeure réitérées à réagir, ses propositions d’action ne reçoivent, à l’Assemblée nationale comme au tréfonds du peuple, que « la triste persévérance de la résignation ».
Pourtant sa parole est claire, sensée, ses propositions réalistes, il y faudrait juste un peu de volonté et de courage politique.
Est-ce à dire que ce Président et ces députés socialistes en manquent ? L’un est engoncé dans une posture libérale qu’il a soigneusement dissimulée jusqu’ici joint à un caractère qui se découvre plus entêté qu’il ne l’a laissé paraître, les autres n’osent pas passer de la fronde à la révolte de peur de provoquer l’effondrement de leur vieille maison, incapables qu’ils sont d’affronter les conséquences qui en découleraient.
Le pays est abandonné à « un guignol de coquins ou d’imbéciles » pour qui souveraineté et démocratie ne sont que des appâts pour peuple rétrograde à qui il faut « imposer la modernité » puisqu’il ne veut pas comprendre.
Où sont les foules du Prado en 2012 au cours de la campagne présidentielle qui applaudissaient à tout rompre l’admirable discours du tribun adressé aux Peuples du Maghreb ? Et celles de janvier, soulevées par l’ignominie du crime contre la liberté de la presse ?
De déceptions en désillusions et tromperies, ce peuple se « désintéresse »… tous les discours deviennent inaudibles.
Et s’ouvrent alors les portes de la tentation de « l’impensable ».