Comme beaucoup d’abonnés de Mediapart, je suis très heureux que la justice, enfin, après vérification des éléments apportés par le journal, décide d’ouvrir une enquête sur le compte en Suisse de Cahuzac.
Après un trop long temps d’incubation et de vérification, la justice a désigné deux juges d’instruction pour aller investiguer en Suisse et à Singapour. Est ainsi validée l’enquête de Mediapart. J’en suis heureux pour ses journalistes n’ayant pu m’abstenir de craindre que les faits rapportés ne soient pas avérés et que se déclenche une vague de dénigrement et d’insultes comme seuls savent en créer ces journalistes de salon qui, oubliant les affaires mises au jour précédemment, à plat-ventre devant le pouvoir quel qu’il soit, n’auraient pas eu de mots assez durs pour dénoncer et tenter d’abattre le concurrent qui leur taille des croupières depuis sa naissance.
C’est à cet instant, au moment de clore ce billet, que tombe la nouvelle de la mise en examen par le juge Gentil, en charge de l’affaire Bettencourt de l’ex-Président Sarkozy pour abus de faiblesse à l’encontre de madame Bettencourt.
Ces décisions de justice semblaient inévitables, les faits trop patents. Cependant, je ne peux qu’éprouver un sentiment de tristesse à l’écoute de ces informations. Après tout, au-dessus de ces deux hommes, c’est la République qui est blessée, abaissée, déshonorée, c’est leur plus grand crime.
Depuis l’avènement de la cinquième République, que de manquements, que d’entorse à la légalité républicaine. À force d’être remaniée, manipulée, sa constitution est couturée comme une vieille douairière qui tente désespérément de se la jouer « d’jeune » mais laisse percevoir les multiples flétrissures que l’âge et les hommes lui ont infligées. Et, sans aucun respect pour elle, ceux qui lui doivent tout la trompent et l’avilissent et font ainsi le lit de l’extrême droite.
Que la justice passe, juste mais implacable, et qu’une nouvelle constitution voie le jour, effaçant les tares de la dernière et redonnant au Peuple de France sa souveraineté. C’est devenu une urgence.