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Billet de blog 24 mai 2014

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Politique : Pourquoi suis-je tour à tour, intelligent, sourd et égaré ?

Pourquoi, au sortir d’un meeting de Mélenchon, je me semble plus intelligent qu’en entrant alors que je ne retiens rien de ce que dit Le Pen à la radio ou à la télé et ne n’arrive plus à tenir pour sérieux la moindre parole de Hollande ? Pourtant je suis le même, je réfléchis, j’essaie d’analyser, je m’informe… Que m’arrive-t-il ?Je m’en suis ouvert à un mien ami qui est toujours de bon conseil et voici sa réponse :«  Je te donne mon point de vue, tu en feras usage ou non, c’est à toi de voir, mais dans le premier cas, dans un meeting de Mélenchon, tu es chez toi, tu arrives disponible, tu es récepteur, tu emmagasines ses paroles au milieu des tiens animés du même enthousiasme, tu te demandes s’il va encore te surprendre et oui… encore il te surprend.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pourquoi, au sortir d’un meeting de Mélenchon, je me semble plus intelligent qu’en entrant alors que je ne retiens rien de ce que dit Le Pen à la radio ou à la télé et ne n’arrive plus à tenir pour sérieux la moindre parole de Hollande ?

Pourtant je suis le même, je réfléchis, j’essaie d’analyser, je m’informe…

Que m’arrive-t-il ?

Je m’en suis ouvert à un mien ami qui est toujours de bon conseil et voici sa réponse :

«  Je te donne mon point de vue, tu en feras usage ou non, c’est à toi de voir, mais dans le premier cas, dans un meeting de Mélenchon, tu es chez toi, tu arrives disponible, tu es récepteur, tu emmagasines ses paroles au milieu des tiens animés du même enthousiasme, tu te demandes s’il va encore te surprendre et oui… encore il te surprend. Ainsi, alors que la salle est bien chaude, il passe sans transition à un sujet qui semble n’avoir aucun rapport avec les européennes et s’embarque sur les AOC en montrant une bouteille de vin (rouge, bien sûr), tu te demandes où il va, de pair avec la salle qui se refroidit diablement ; mais lui il sait et prend appui sur cette bouteille de vin avec ses mots qui prennent autant à la raison qu’au cœur et parvient ainsi à te démontrer la nocivité du Grand Marché Transatlantique. C’est la magie du verbe, sa construction intellectuelle et les méandres de son cheminement qui ne sont là que pour finalement prouver la nocivité dans bien des domaines inattendus et inavoués de ce Grand Marché qui n’est qu’un marché de dupe. C’est l’astuce du tribun, le chant de l’intellectuel, la classe de l’homme politique. Et toi, comme beaucoup, es conquis... encore.

J’ai bien peur que tu ne sois affligé du syndrome de l’allégeance à la politique et à un de ses plus brillants représentants, ça se soigne facilement en ayant toujours à l’esprit qu’il n’y a pas d’homme providentiel et que seul le peuple est souverain. »

« Quant au deuxième cas, c’est plus facile à diagnostiquer : tu n’écoutes pas, n’entends qu’un brouillamini de mots qui te sont inconnus parce que jamais employés dans ta famille du plus lointain que tu te souviennes, que la fermeture des frontières, l’expulsion de émigrés et autres expressions de rejets te sont inconnus ou ne font pas parti de ton vocabulaire. Que les éructations du père comme de la fille te rappellent celles que tu entendais, jeunot, à la radio lors du dernier conflit, que le nationalisme, c’est la guerre.

Ce n’est pas grave : tu fais une allergie totale au fascisme, il n’y a pas de remède, c’est génétique et comme il faut bien connaître son adversaire pour mieux le combattre, dans ce cas, pour ménager ta tension, il vaut mieux lire qu’écouter. »  

« Le dernier cas est plus complexe. Après avoir goûté son « Mon ennemi, c’est la finance », tu as voté Hollande, as pris comme beaucoup un bon coup sur la tête avec tous ses reniements. « On n’a pas voté pour ça ! » dis-tu. Avec ses « Si j’étais Président » il nous a cloués dans nos fauteuils et nous a ensuite et très vite cloués… au pilori de la trahison.

Je crains, comme beaucoup de nos camarades, que tu ne fasses une allergie inguérissable à cet homme et à ses affidés.

Le seul remède connu est de se contraindre à ne pas confondre ce clan et ceux des siens qui commencent à se rendre compte du désastre et qui pourraient bien venir à leur tour écouter le chant du Front de Gauche… le plus vite serait le mieux.

Voilà, ami, mon diagnostic… et comme dit J.-L. M. : « Ils veulent nous empêcher de rêver, nous les empêcherons de dormir. »

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