D’une attitude complice à une complicité punie

Certains commentateurs s’étonnaient du silence du Premier ministre, catholique discret, sur l’affaire des expulsions des Roms. Il vient de se réveiller. Mais comme d’habitude, il laisse la porte ouverte à toutes les supputations. C’est le jeu du chat et de la souris. Il semble que ses jours à Matignon soient comptés, « usé, vieilli, fatigué » lui aussi par une cohabitation exténuante avec son envahissant et tonitruant partenaire. Le courage politique aurait voulu qu’il prenne position en signifiant son accord avec l’intervention du Vatican. Mais il apparaît clairement que son courage politique soit inversement proportionnel à son ambition, ce qui ne laisse pas d’étonner. A moins qu’il ait négocié son maintien contre sa neutralité, après tout, d'autres ont bien remboursé par leur silence leur siège à l'Académie française. Sur un autre plan, le limogeage d’Arlette Chabot, un des piliers de l’info d’Antenne 2 par le nouveau PdG de France TV, est conforme aux attentes. Est-ce parce que l’info y était tellement triturée que le peu qui subsistait ne l’occupait pas assez ou que la souplesse de son échine ne lui permettait plus de s’incliner assez bas devant le Président ? Toujours est-il qu’il ne lui reste plus que son émission pour justifier ses appointements.Il est des journalistes qui écrivent « à genoux », elle, c’était « à plat ventre ». Comme quoi il ne faut jamais compter sur la reconnaissance des puissants, un jour ou l’autre, ils vous la font payer. Qui va la remplacer et surtout que va devenir l’information sur la TV publique ? L’adage « Les médias sont partout et l’info nul part » va être confirmé et justifié. Campagne électorale exige. Au prochain remaniement, nous pouvons craindre qu’apparaisse un Ministère de l’information comme au bon temps de l’ORTF. Besson serait à son affaire, pas les Français.